lundi 1 décembre 2014

« Comment survivre dans un magasin ToysRus en période de Noël ? »


Quand je ne suis pas infirmière libérale, je suis, entre autre chose, maman d'une gnome de 2 ans. Cet après midi, un élan maternel hors du commun mêlé à un masochisme certain m'a poussé à passer les portes du pire magasin qu'on puisse trouver sur une zone commerciale : TOY"R"US (rajouter un "tatatata" digne d'un film d'épouvante ça fait mieux, merci)...

Ce n'est pas le genre de magasin qui m'oblige à entrer mon bras jusqu'au coude dans mon sac à main afin d'y dénicher la foutu carte de fidélité tombée entre le SHA, un ticket de réduc' pour des croquettes périmé depuis 1an et demi et des épicraniennes que j'avais mis là au cas où et que je n'ai jamais utilisé. Non, point de carte de fidélité car je ne mets JAMAIS les pieds dans ce genre de magasin ! J'ai maudit mon esprit perturbé et me suis promis de me rappeler le pourquoi je n'y vais jamais...
Il ne m’aura pas fallu faire deux pas dans le « Pays merveilleux des enfants tout petits que c’est trop bien tous ces jouets que vas-y maman fais pas ta raclure et achète moi ça, et ça et puis ça ! »… Non vraiment; il ne m’aura pas fallu longtemps.

Des linéaires vertigineux à en faire grimacer une mamie pleine d’arthrose cervicale. Des kilomètres de rayonnages à arpenter _ que la médecine devrait franchement réfléchir à inscrire sur sa liste de rééducation dont, la dite-mamie, pourra profiter après la pose de sa nouvelle prothèse de hanche_. Tous tes sens sont en éveil : c’est bonheur !
Tu pleurs des larmes de muqueuses irritées par les néons couleur bloc-opératoire, tu entraines tes oreilles à percevoir le son du jeu dont tu viens d’actionner le bouton mais dont tu n’entendras pas le son, car le petit Kyllan (je ne suis pas sûr de l’écriture et j’ai failli éternuer son prénom en l’écrivant) s’est au préalable amusé à activer tous les sons de TOUS les jeux du rayon avant de quitter le rayon en pouffant de rire sous l'oeil mis énervé-mi amusé de sa mère qui avait pourtant compté "jusqu'à trois !". Et pour t'achever, la joie de s’apercevoir que le rayon tant convoité se trouvait en fait, à l’entrée du magasin et que tu vas devoir remonter tous les rayons à contre-sens en bravant la foule _décidément trop nombreuse pour un lundi soir 17h ! _ tel un saumon frayant pour trouver sa femelle.

Une fois revisité un des reportages animalier de la cinquième que tu plébiscites pour tes siestes post-tournée, tu cherches, en vain, LE jeux qui fera de toi LA super maman de l’année. Tu regardes partout et entends ton cou craquer et tu te dis que tu n’es pas loin d’être une vieille arthrosique toi aussi. Tu en as plein les jambes, tu as mal à la tête, tu es à deux doigts de bouffer un gosse... Et soudain ! Tu tombes sur LE jeu, la clé qui te permettra de quitter ce lieux qui relève plus de la torture que de la tentation :


La famille Sylvanian : LE jeu des années 80 ! Le jeu qu'on a tous cru être un dérivé de la série "les P'tits malins" mais qui n'a en fait, rien à voir (et honnêtement on s'en fichait, c'était des lapins, des chats ou des chiens avec des robes et des pulls, ça revenait au même) !

J’en étais à tel point de décompensation que j’aurai pu adopter toute la famille Sylvanian tellement ils étaient trop mignons dans leur packaging et leurs robes à fleurs !






S’en est suivi rapidement la confirmation que j’étais une vieille décidé à éduquer ma fille dans la culture des années 80, mais vous savez quoi ? J’en avais plus rien à faire : je tenais entre mes mains le cadeau dont ma fille allait me féliciter encore des années plus tard, alors qu’adulte elle me dira de sa voix chevrotante d'émotion : « Merci Maman, j’ai adoré grandir avec 30 ans de retard ! » et je lui répondrai les yeux plein d’amour et embués de larmes 
- Je n’ai fais que mon job de mère ! (j'ai toujours rêvé de dire ça, comme dans les séries)

Raaaah, oui, j’avoue j’ai quitté la caisse de ToyRus fière et presque heureuse de ma trouvaille ! Heureuse et … Un peu vexée, lorsque j’ai compris que ce magasin m’avait tout bonnement manipulé avec des figurines trop mignonnes de familles de lapins en pulls au point de m'en faire oublier mes rancœurs et ma traditionnelle ronchonnage. Fidèle à moi-même, je me suis promis de ne JAMAIS remettre les pieds dans ce genre de magasin.
En sortant du magasin, et pour m'éviter toute récidive pouvant s'avérer fâcheuse pour mon équilibre mental, j’ai faillit demander au gentil monsieur de la sécurité habillé en doudoune noire de me mettre sur sa black-list des "clients interdit de magasin", mais j'ai vu à son sourire crispé jusqu'au coccyx qu'il n'allait pas être d'accord...

La douce Elo'

- Elle était d’une douceur, tu sais… Je n’en doutais pas et je ne savais pas quoi lui répondre… Quels mots pouvais-je bien trouver...