dimanche 24 janvier 2016

Des livres et moi.




L’autre jour, en faisant mes courses au super U, j’ai feuilleté le livre de Maitre Gims (ouais, le mec il a écrit un livre quoi) « Vise le soleil », paye ton humilité dans le titre. Je l’ai survolé en diagonale pour ne pas risquer d’y perdre la vue et j’ai dû me rendre à l’évidence : c’est une grosse bouse (bon pour avoir failli perdre mes oreilles à l'écouter, il faut dire que je partais avec un gros apriori quand même). J’ai plaint la nana qui l’a co-écrit avec lui, me disant qu’elle avait dû le supporter lui, son narcissisme de merde, ses textes de merde, sa personnalité de merde et tout ce qui va avec et qui emmerde. J’ai reposé le livre.

Et puis l’autre jour, en pleine tournée de soins, j’écoutais France inter et j’ai entendu que Sarkozy venait de sortir un livre (tiens c’est marrant genre pas longtemps avant les élections), un bouquin de repentance (tiens c’est marrant genre pas longtemps avant les élec… Merde, je radote), alors que quand même notre Nicolas il avait dit il y a quelques années que c’était hyper-narcissique d’écrire un livre sur soi et que les français avaient besoin d’un livre qui parle d’eux (genre le mec il sait très bien de quoi ont besoin les français, ce qui explique en partie le résultat des dernières élections présidentielles)…

Alors c’est marrant, parce que moi toute française que je suis, je cherche plutôt un livre genre « recette de confitures de dans l’temps », tu sais l’époque où on disait pas « casse-toi pauv’ con ! » au mec qui t’avait élu, l’époque où on ne laissait pas un mec comme Kadhafi camper dans la cour de l’Elysée avec tous ses politiques véreux et ses prostituées de luxe… Enfin bref, tout ça c’était l’époque des confitures sans conservateur, tout ça c’était l’époque où les hommes politiques écrivaient des bouquins et où on s’en tapait le coquillard (oui, je suis une nana mi jeune-mi vieille, je dis encore « s’en taper le coquillard »).

Alors, bon j’ai rien contre les Sarkozy, ils me permettent même de recycler leur objets devenus inutiles comme le CD de sa femme (tu sais celui de l’époque où elle critiquait encore les politiques de droite) qui est devenu un sous-bock avec celui des L4 de mon époque ado-sans-goût qui, quand j’y repense, me donne envie de m’arracher les globes oculaires pour me les fourrer dans les oreilles. Après, de là à acheter le livre de Nicolas Sarkozy, je serais tenter de dire : « j’ai bien une porte à caler… », et puis non, je préfère continuer de l’entendre grincer.


Moi, de mon côté des fois je me dis pourquoi pas écrire un livre et publier mes brèves et chroniques d’infirmière rurale dans un livre qui s’appellerait « Brèves et chroniques d’une infirmière rurale » (ouais je sais c’est original et vachement moins claquant que « Vise le soleil »). Et puis je vois Sarkozy, et puis je vois Maitre Gims (mon dieu ce nom quoi...), et je me dis que je n’ai aucune chance de publier. Parce que, qui pourrait avoir envie d'éditer des histoires qui parlent de ceux qu’on ne connait pas, de ceux dont on se fout, de ceux qu’on appelle les « pauv’ cons »… 
Des fois, je me dis qu’un éditeur va passer par là, se dire que c’est faisable, que c’est potable et que ça peut marcher. Et puis je clique sur les blogs de soignants et je lis les articles et je vois les autres IDEL qui écrivent des livres et je me dis que de proposer un nouveau bouquin sur les infirmières libérales va finir par épuiser les lecteurs… Alors je finis par me dire qu’il n’y aura probablement pas de livre. Mais vous savez quoi ? Ce n’est pas grave. Parce qu’il y a vous.

Vous qui me lisez sur le blog et sur Facebook. Vous, qui pourriez être mes patients chroniqués, mes collègues par milliers, mes potes de soirée. Vous et vos « pouces levés », vos commentaires, vos messages en privé qui me gonflent le cœur à la mousse expansive rose pailletée et qui me remplissent le bonheur de guimauves sucrée. 

Merci d’être là, de plus en plus nombreux !

La douce Elo'

- Elle était d’une douceur, tu sais… Je n’en doutais pas et je ne savais pas quoi lui répondre… Quels mots pouvais-je bien trouver...