Ils s’appellent Suly, Sallie,
Sunny. Mina, Mimi, Minette ou Mimine. Ils sont grands, petits, gras, parfois
gros. Attachant, agaçants, pots de colle ou distants. Ils ont des gueules.
Ce sont les chiens et les chats que je croise lorsque je franchi la porte de certaines maisons. Dans le village où je travaille, il y a des quartiers à chats et des quartiers à chiens, avec toujours un minimum de chats. C’est comme ça. Et c’est comme si les voisins s’étaient accordés.
Ce sont les chiens et les chats que je croise lorsque je franchi la porte de certaines maisons. Dans le village où je travaille, il y a des quartiers à chats et des quartiers à chiens, avec toujours un minimum de chats. C’est comme ça. Et c’est comme si les voisins s’étaient accordés.
Si j’entends aboyer en sonnant à
la porte, je me méfie, surtout si le chien ne me connait pas. Si je vois un
chat entre deux voitures au moment de quitter la maison de mes patients, je vérifie
rapidement si un félin n’est pas venu se réfugier sous mon véhicule.
Mais qu’ils réveillent nos
craintes, excitent notre curiosité ou
amadouent les plus récalcitrants. Ces bêtes à poils sont avant tout l’identité
de leurs maitres, la pièce maitresse de la chaumière.
Il en existe qui ne sont plus rien sans leur chien, les considérant presque comme le dernier enfant de la famille : « Mais regardez moi ces yeux ! ». C’est vrai que le king charles, au-delà de son regard globuleux et divergeant, sait regarder sa maitresse comme personne, remuant même la queue lorsqu’elle me raconte comment il adore nager après les canards de la mare, derrière la maison.
Il en existe qui ne sont plus rien sans leur chien, les considérant presque comme le dernier enfant de la famille : « Mais regardez moi ces yeux ! ». C’est vrai que le king charles, au-delà de son regard globuleux et divergeant, sait regarder sa maitresse comme personne, remuant même la queue lorsqu’elle me raconte comment il adore nager après les canards de la mare, derrière la maison.
D’autres ne
s’imaginent pas vivre autrement qu'avec leur vieux chat, tout aussi décati que les propriétaires. « On a du cholestérol, alors on lui donne notre jaune d’œuf et
bien malgré ses 17 ans, elle arrive en courant du fond du jardin quand elle
nous entend écailler des œufs !». La vieille minette déplumée et
certainement saturée de cholestérol, se réchauffe couchée sur le radiateur en
léchant sa patte, ne prêtant aucune attention à ma présence.
J’ai lu une fois, le récit d’un
écrivain gravement malade et mourant, qui disait que le plus dur dans sa
maladie avait été de voir son chien se détourné de lui, parce que l’odeur de
son cancer était devenu si forte, que son compagnon ne le reconnaissait plus.
Les chats, les chiens sont des repères, de petits piliers au milieu des fondations
d’une existence. Et quand un petit pilier disparait c’est parfois toute une vie
qui devient bancale.
Alors je rends hommage comme je
peux à ses compagnons, en m’obligeant, par exemple, à apprendre leur nom. Car
un chien qui m’accepte c’est un maitre qui me respecte. Car un chat qui se
couche sur mes genoux, c’est une maitresse qui se confie à moi. Les chiens qui
me connaissent bien m’apportent leurs jeux, et les chats qui m’observent en
train de préparer mon matériel à prise de sang attendent toujours leur petit
coton-boule avec lequel ils joueront, en attendant la prochaine ponction ou injection.
Alors même si certaines relations
portent à sourire, ou à agacer. Que le jugement est facile, tellement il est
tentant. Posons-nous un instant et apprenons à mieux connaitre les bêtes, pour mieux
comprendre leurs maitres.
Il y a des jours où les
« petits chien sauteurs » exaspèrent et où il faut avoir du chien
pour accepter ceux des autres, mais où la caresse d’un matou mité et ronronnant
vous donne envie de vous éterniser.
(photo : Martine Franck)