Quelque part dans un village pommé de France,
Le 1er Aout 2014,
Madame Touraine, Madame la
Ministre,
Je ne sais pas
quel intérêt vous porterez à ma lettre, j’espère simplement que vous prendrez
le temps de la lire jusqu’au bout. Veuillez trouver ci-joint mon dernier billet d’humeur tiré de mon blog et je dois bien avouer qu’il n’est, encore une fois,
pas très joyeux. Il faut dire que les derniers temps ont été difficiles.
Je suis
infirmière libérale, une parmi tant d’autres en France. Je ne représente aucun
groupe, je ne suis impliquée dans aucun syndicat, je suis juste une infirmière
parmi tant d’autres. Mes consœurs, mes confrères et moi-même arpentons tous les
jours les routes de France, les cages d’escaliers, les ascenseurs. Nous entrons
dans les maisons, les fermes, les appartements des Français, des étrangers, des
sans-papiers. Mes consœurs, mes confrères et moi-même tentons de faire notre
travail au mieux, avec les moyens qu’on nous donne, très tôt le matin, tard le
soir, parfois la nuit et tous les jours de l’année, même à Noël. Nous soignons.
Nous soulageons. Nous prenons soins des enfants, des parents, des
grands-parents à leurs domiciles. Avec notre cœur et notre sourire.
Mais le cœur
n’y est plus Madame la Ministre. Et pour être honnête, vous y êtes un peu pour
quelque chose. Mais rassurez-vous, même si le mal est fait, rien n’est perdu.
Je ne vais pas entrer dans les détails de notre tristesse d’infirmier, il vous
suffira d’ouvrir l’œil pour rapidement comprendre le sens de cette lettre.
Ouvrir l’œil, et ouvrir votre bouche Madame Touraine : les infirmiers
libéraux de France ont besoin d’être rassurés, à défaut d’être considérés.
Je n’attends
pas de réponse personnelle de votre part, juste un mot, juste une intervention
pour nous prouver que nous ne sommes pas des oubliés du Gouvernement.
Veuillez
recevoir Madame Touraine, Madame la Ministre, mes sincères salutations.
une infirmière parmi tant d'autres.