[ il y a vraiment de quoi se taper la tête contre les murs ] |
Ma petite paillette grandi bien,
j’ai presque (pas) récupéré de mon accouchement et mon congé maternité se
termine bientôt après avoir profité des seize semaines d’aides que la CPAM
voulait bien m’octroyer.
Oui mais voilà, fort est de constater que même si j’aime profondément mes filles, le besoin irrépressible de prendre soin des gens est grand et la nécessité est bien réelle d’avoir autre chose à raconter à mon mari le soir qu’un « elle a bien été à la selle » ou « je suis claquée tellement elles m’ont gonflée… » (ce qui, quand j’y pense, revient parfois à avoir les mêmes conversations que lorsque je travaille…). J’avoue, j’aurai presque hâte de me bruler le fessier sur le siège de ma voiture chauffée à quarante degrés en plein été.
Oui mais voilà, fort est de constater que même si j’aime profondément mes filles, le besoin irrépressible de prendre soin des gens est grand et la nécessité est bien réelle d’avoir autre chose à raconter à mon mari le soir qu’un « elle a bien été à la selle » ou « je suis claquée tellement elles m’ont gonflée… » (ce qui, quand j’y pense, revient parfois à avoir les mêmes conversations que lorsque je travaille…). J’avoue, j’aurai presque hâte de me bruler le fessier sur le siège de ma voiture chauffée à quarante degrés en plein été.
Mais au-delà de mon empressement de
pouvoir enfin dialoguer avec des individus de plus de trois ans, reprendre mon
travail me permettra surtout de retrouver une comptabilité normale. Car si il
est bien un mot qui devrait rimer avec « congé
mater’ » ce serait sans nul doute « galère ».
Mesdames, si vous envisagez de donner naissance ailleurs que dans votre voiture
entre deux patients et que vous souhaitez vous arrêter un peu, un seul mot d’ordre :
mettre de côté pour anticiper les défaillances de la la sécurité sociale...
Je vais tâcher de rendre mes
explications aussi simple que la nomenclature de la CPAM ... Non, je rigole !
Le statut d’infirmière libérale à l’utérus distendu nous octroie deux aides. Une compensation financière versée pour moitié au début du dernier trimestre de grossesse et à la naissance ainsi qu’une indemnité journalière versée dès le début de l’arrêt et censée compenser la perte de revenue. Et même si la totalité du montant versé n’équivaut pas à mes revenus habituels, je m'efforce de croire que c’est toujours mieux que de ne rien n’avoir.
Oui mais voilà, c’était sans compter sur la lenteur de la CPAM et sur la défaillance de ses services.
Le statut d’infirmière libérale à l’utérus distendu nous octroie deux aides. Une compensation financière versée pour moitié au début du dernier trimestre de grossesse et à la naissance ainsi qu’une indemnité journalière versée dès le début de l’arrêt et censée compenser la perte de revenue. Et même si la totalité du montant versé n’équivaut pas à mes revenus habituels, je m'efforce de croire que c’est toujours mieux que de ne rien n’avoir.
Oui mais voilà, c’était sans compter sur la lenteur de la CPAM et sur la défaillance de ses services.
« Mais c’est normal que vous n’ayez rien touché, le délai de traitement des dossiers d’aides est d’environ deux mois… Ah, ça fait trois mois ? Oui mais je vous l’ai dis c’est une moyenne ! ».
Moyennant un harcèlement téléphonique quotidien dont seule
mon expérience d'infirmière libérale habituée aux caisses
faignantes du porte monnaie possède le secret et motivée par cette impression de
foutage de gueule, j’ai enfin pu être payée... Après trois mois sans
aucun revenu.
Au fur et à mesure que mon ventre grossissait, mon compte bancaire de réserve s'amaigrissait et alors que j’accouchais il était devenu aussi vide que mon utérus. Mon compte devenant aussi sec que le ton sur lequel m’accueillait l’agent de la CPAM après mon énième appel, je me suis vu contrainte d’emprunter de l’argent à mon conjoint. Seule solution pour pouvoir enfin payer ma remplaçante et mes nombreux frais (loyer, impôts, URSSAF, caisse de retraite, prévoyance, assurance, toussa toussa) qui eux ne s'étaient pas mis en congé.
Il y avait franchement de quoi serrer les fesses en me connectant à ma banque en ligne, de quoi débuter une bonne grosse rééducation périnéale.
Au fur et à mesure que mon ventre grossissait, mon compte bancaire de réserve s'amaigrissait et alors que j’accouchais il était devenu aussi vide que mon utérus. Mon compte devenant aussi sec que le ton sur lequel m’accueillait l’agent de la CPAM après mon énième appel, je me suis vu contrainte d’emprunter de l’argent à mon conjoint. Seule solution pour pouvoir enfin payer ma remplaçante et mes nombreux frais (loyer, impôts, URSSAF, caisse de retraite, prévoyance, assurance, toussa toussa) qui eux ne s'étaient pas mis en congé.
Il y avait franchement de quoi serrer les fesses en me connectant à ma banque en ligne, de quoi débuter une bonne grosse rééducation périnéale.
« Et l’argent des soins alors, tu ne touchais rien ? »
Bien ! Bonne question de la
petite au fond de la classe, c’est bon, tu peux te rendormir car la réponse va
être rapide : « je n’ai quasi rien
touché car beaucoup de mes patients sont à 100 % et parce que je pratique le tiers payant pour ne leur faire payer que la part mutuelle. ».
Et oui, car il faut rappeler une
donnée importante que mon cerveau défoncé aux hormones avait un peu occulté :
" pendant un congé maternité, tous les actes de la remplaçante sont effectués en feuilles de soins papiers ",
à l’ancienne en quelque sorte.
Au risque d’être accusé par la CPAM d’une « utilisation frauduleuse de la carte
CPS » et de voir un agent me tamponner le front d’un bon gros « fraudeuse » je me suis pliée
à la règle et j'ai déposé mes feuilles au fur et à mesure. Sauf que, comme pour les compensations financières, les délais de
traitement des feuilles étant d’environ deux mois (et là encore, c’est une
moyenne), je n’ai pour l’instant été payé que de deux prises de sang à 6€08 en
tiers payant (patients à 100 %), wouhou !
Ce constat aurait pu me pousser à facturer tous les soins aux patients qui se seraient alors retrouvés contraints de
me régler en liquide la totalité de leurs soins sans tenir compte de ce tiers payant qui me coutait si cher. Mais si le délai pour être payé par la CPAM est d’un
trimestre, il en va de même pour le remboursement de mes patients et je ne
pouvais pas leur faire prendre ce risque financier...
Je lis sur certains forum des récits dépités de libéraux impayés par la sécu' alors que cette dernière prétextait n'avoir jamais reçu leurs feuilles de soins. "Mauvaise foi bonjour ! Vous reprendrez bien une tartine de foutage de gueule ? "
Après bientôt quatre mois d'arrêt, je commence à m'inquiéter de n'avoir reçu aucun paiement et je suis fatiguée d'avance à l'idée d'être contrainte de re-remplir à la main les centaines de feuilles de soins soi-disant égarées entre la machine à café crasseuse et un agent de la CPAM momifié.
Alors je croise les doigts des mains, les doigts de pieds et de les doigts de ta sœur et je me chauffe la voix anticipant ce harcèlement téléphonique dont je vais encore devoir les gratifier...
Alors je croise les doigts des mains, les doigts de pieds et de les doigts de ta sœur et je me chauffe la voix anticipant ce harcèlement téléphonique dont je vais encore devoir les gratifier...
Si tu veux tout connaitre de mes galères d'infirmière libérale-enceinte-fatiguée-mais toujours aussi motivée, je te conseille les articles suivant :
[ Motivée on a dit.. ] |
- " infirmière libérale et enceinte : une montagne à gravir aussi grosse que mon ventre " : quelques conseils pour bien vivre sa grossesse en tant que libérale
- " Et pendant ce temps là ... Mon congé mater' me coûte cher " : mes premières galères pour me faire payer mes indemnités par la CPAM...
- ... Et retrouve tous les autres articles, les drôles, les vachement moins drôles et ceux bien plus perso concernant mon vécu de grossesse en cherchant dans l'onglet "Ma grossesse en tant qu'IDEL" en haut à droite du blog !