Nous sommes les prises de sang
tôt le matin quand il n’y a pas de laboratoire. Nous sommes les pinces qui ôtent les agrafes, les lames faisant sauter les points. Nous sommes les Kocher
et les compresses nettoyant et pansant les plaies. Nous sommes les gants de
toilettes, les serviettes et les pommades lavant et entretenant la dignité des
corps. Nous sommes celles qui arpentent les routes de vos villes et de vos
campagnes, de vos rues et de vos cours. Nous sommes celles qui sonnent aux
portes, entrant dans les maisons et dans les appartements.
Nous sommes 100 000, et il y a moi.
Je suis celle qui réconforte
votre compagne qui n’arrive pas à avoir d’enfant et pour qui je croise les doigts
à chacune de mes injections. Je suis celle qui calme les pleurs de votre enfant
et pour qui je prendrais le temps d’expliquer le soin, car aucun ne mériterait
d’avoir mal. Je suis celle qui entend l’angoisse du mari, en larme de voir
décliner sa femme qu’un cancer est venu meurtrir le corps. Je suis celle qui
tente de contenir la démence d’une vieille dame fatiguée de vieillir mais
heureuse de pouvoir rester chez elle auprès de son chat. Je suis celle derrière
son volant que vous saluez de la main, celle à qui vous ouvrez la porte de
votre maison et à qui vous confiez vos proches.
Je suis une parmi 100 000, et il y a vous.
Vous êtes celui à qui j’ouvre la
porte de mon cabinet, toujours avec le sourire. Vous êtes celui que je vais soigner en m’enquérant
de sa santé, chaque matin. Vous êtes celui qui parfois m’offre du réconfort quand je ne
pensais pas en avoir besoin. Vous êtes celui qui me donne envie de continuer à
soigner malgré les difficultés. Vous êtes celui qui a lu le bilan de la cour
des comptes et qui s'est effrayé de ce que nous coûtons chaque année,
6 milliards. Vous êtes celui qui s’est questionné sur notre intérêt d’exister
sans se douter qu’il aura un jour besoin de nous.
Mais vous êtes celui qui ne sait pas.
Qui ne sait pas que nous
travaillons sans être payé de l’intégralité de nos soins car nous n'avons pas le droit de cumuler nos actes (le premier sera donc payé
à 100 %, le deuxième seulement à 50 %, le troisième et suivant seront
gratuits mais pourtant bien effectués). Qui ne sait pas que nous permettons aux hôpitaux de désengorger ses
services par nos prises en charges de plus en plus fréquentes des soins
post-opératoire de l’ambulatoire. Qui ne sait pas que, grâce à nous, des
personnes âgées peuvent rester chez elles sans engraisser les poches de grands groupements de maison de retraites. Qui ne sait pas que notre travail de
coordination avec tous les acteurs de soins locaux (médecins, kiné, etc…) évite des hospitalisations inutiles pour lesquelles les contribuables payent
cher chaque journée passée au sein des grands centres hospitaliers. Qui ne sait
pas que nous sommes le lien indéfectible entre les patients, leurs médecins et parfois, leur famille. Vous ne savez pas, et je ne peux pas vous en vouloir.
Nous avons un coût, et c’est le coût de la santé.
Nous ne pouvons pas travailler gratuitement car nous ne sommes plus des nonnes à cornettes. Ce temps est révolu et nous voulons nous faire entendre...
Nous ne sommes pas des fraudeuses. Celles qui volent l'état ne représentent que 0,43% d'entre nous et nous ne méritons certainement pas cette étiquette de "voleuse" que l'on semble vouloir nous coller sur le front. Nous nous donnons parfois corps et âme pour nos patients et nous n'avons pas honte de dire que nous méritons ce que nous gagnons. Si nous devions disparaitre demain, qu'adviendra-t-il de vous, nos patients ? Les HAD et les SSIAD bien plus coûteux que nous, n'accepterons de prendre en charge qu'une petite partie d'entre vous, les plus rentables. L’économie ne doit pas se faire au détriment des patients qui ont besoin d’être soigné.
Demain ce patient, ce pourrait être vous, votre conjoint, votre enfant ou votre parent, et je suis persuadée que vous apprécierez de trouver une infirmière libérale derrière votre porte. Méfiez-vous des études incomplètes et sur-médiatisées qui ne font qu'effrayer et stigmatiser.
NB : à la demande de nombreuses personnes suivant "C'est l'infirmière !" sur facebook et sur le blog, et qui ont souhaité afficher ce texte sur la devanture de leur cabinet infirmier, je vous rajoute en dessous les deux photos du texte (clique droit, enregistrer sous et impression à partir de votre ordinateur). Mais si vous le souhaitez, vous pouvez me demander les originaux JPEG ou le format PDF en m'envoyant un mail à : cestlinfirmiere@gmail.om
Nous ne sommes pas des fraudeuses. Celles qui volent l'état ne représentent que 0,43% d'entre nous et nous ne méritons certainement pas cette étiquette de "voleuse" que l'on semble vouloir nous coller sur le front. Nous nous donnons parfois corps et âme pour nos patients et nous n'avons pas honte de dire que nous méritons ce que nous gagnons. Si nous devions disparaitre demain, qu'adviendra-t-il de vous, nos patients ? Les HAD et les SSIAD bien plus coûteux que nous, n'accepterons de prendre en charge qu'une petite partie d'entre vous, les plus rentables. L’économie ne doit pas se faire au détriment des patients qui ont besoin d’être soigné.
Demain ce patient, ce pourrait être vous, votre conjoint, votre enfant ou votre parent, et je suis persuadée que vous apprécierez de trouver une infirmière libérale derrière votre porte. Méfiez-vous des études incomplètes et sur-médiatisées qui ne font qu'effrayer et stigmatiser.
La santé de tous est en danger. Sans les infirmières libérales, c'est votre droit à la santé qui est bafoué !
NB : à la demande de nombreuses personnes suivant "C'est l'infirmière !" sur facebook et sur le blog, et qui ont souhaité afficher ce texte sur la devanture de leur cabinet infirmier, je vous rajoute en dessous les deux photos du texte (clique droit, enregistrer sous et impression à partir de votre ordinateur). Mais si vous le souhaitez, vous pouvez me demander les originaux JPEG ou le format PDF en m'envoyant un mail à : cestlinfirmiere@gmail.om
[ illu' trouvée sur frenchie-pop.blogspot.fr ]