mercredi 27 septembre 2017

Des milliers de mercis !



Vous êtes déjà près de 8 000 à l'avoir acheté !

Une semaine que le livre est sorti, qu'il est entre vos mains et les retours que vous en faites sont justes magnifiques et tellement chouettes !
Pourtant, quand je l'ai écrit j'étais moins sûre de moi que semblait l'être mon éditrice. Je ne la remercierai jamais assez d'avoir trouvé les mots pour calmer mes angoisses (Merci Fleur ).

Et M E R C I à toi qui a passé les portes de la librairie pour l'acheter, M E R C I à toi d'avoir pris le temps de me laisser un message plein de beauté et d'amour avec des mots qui paillettent jusqu'à la rate.
Bordel mais j'ai envie de tous vous prendre dans les bras et de vous faire un câlin de cœur (tu sais celui qui serre fort contre toi) !

Des dates de séances de dédicaces viendront vite. J'annonce celle près de Rennes en fin de semaine et viendront ensuite Angers et peut être les Hauts de France (J'ai vraiment du mal avec le nouveau nom de cette région ^^).

Petit rappel : les séances de rencontre-signature doivent être demandées par les clients auprès de leurs librairies, ni Flammarion ni moi n'avons de pouvoir de décision d'aller là ou là ... C'est à toi de jouer !

Plein de merci (encore) et de bisous (toujours) mon chaton !

mardi 26 septembre 2017

Et pendant ce temps là, certains s'envoient en l'air...


J'ai sonné sans trop d'envie en appuyant fort sur le bouton en plastique moitié cassé. Celle qui m'attendait chez elle devait être en train de grogner à cause des nuages alors que la veille c'était à cause de la pluie et puis du soleil aussi. Elle devait certainement souffler la fatigue d'un corps vieillissant tout comme les jours d'avant, comme une habitude qui était devenu un mauvais caractère et une fin en soi jusqu'à ce jour où les yeux sombres elle m'avait avoué " Moi, j'attends de crever. Tous les jours !! ".

Cette patiente n'était pas le rayon de soleil de mes tournées, c'était plutôt la version "couché" de l'astre, celui qui refroidi et qui endort l'envie... Et alors que je m'apprêtais à passer le pas de sa porte, je les ai vu tous les deux l'un sur l'autre. J'avais sonné, ma patiente-grognon-version-soleil-couché m'attendait mais je me suis accroupie et j'ai pris le temps de je les regarder s'envoyer en l'air. Quelqued secondes ou quelques minutes au final je ne sais même plus. C'est con, mais j'ai trouvé ça beau alors j'ai pris une photo.

Quand je suis arrivée devant elle, sans même me regarder ma patiente a remplacé son "Bonjour" par un

- T'en as mis du temps ! Qu'est c'qu'tu f'sais ?!
- Je regardais des insectes s'envoyer en l'air...

Et je lui ai montré la photo. Elle a jeté un œil sur mon téléphone et a soufflé en faisant mine de chercher un truc sur sa table recouverte de journaux et de napperons et elle m'a  dit "C'est d'la vermine !!".

En partant vers sa salle de bain pour chercher le nécessaire pour son soin je me suis fait la réflexion que son jardin avait finalement de la chance qu'elle ne s'en occupe plus et puis devant le miroir je me suis dit "C'est peut-être de la vermine, mais eux au moins ils font l'amour, pas la gueule... !".
Plus tard, si j'ai la chance de devenir vieille et si la vie me rend grognon, j'espère que deux mantes religieuses viendront se poser sur le pas de ma porte pour me rappeler qu'on peut attendre la mort en gueulant mais que ça n'empêchera jamais à la Vie de s'envoyer en l'air !

dimanche 24 septembre 2017

Drop the mic'... Pour la dernière fois.


Je voulais vous l'annoncer qu'une fois le tournage vraiment terminé. Et puis tout à l'heure devant mon cabinet  je leur ai dit un "Au revoir" qui puait l'adieu, le genre que tu fais avec un bisou appuyé qui serre fort. J'avoue, on était un peu triste de se quitter. C'est que je l'aime beaucoup cette équipe de France 2, et puis 7 jours de tournage du matin au soir ça créé des liens.

Une équipe du 13-15 du JT du samedi de Laurent Delahousse est donc venue me filmer pendant une semaine de roulement. Pour voir ce qu'était mon travail d'infirmière libérale, pour apprendre à connaître mes patients, ma famille, mes potes et mon collègue. C'était tellement chouette de leur montrer tout ce petit monde qui fait ce que je suis...

Ce film était prévu depuis des mois et il n'aurait pas dû avoir lieu avant longtemps et puis tout s'est précipité ces dernières semaines...

Tout à l'heure j'ai dû laisser Anne-Claire, Vincent et Arnaud sur le trottoir pour repartir soigner mes gens... Et c'était la dernière. Le dernier film auquel je participe sur mon métier. La prochaine fois, je passe la main à une autre, chacune son tour !

Rendez vous vers la mi-octobre (je vous confirmerai la date) pour découvrir ce film !... En attendant, bon courage au monteur et à Anne-Claire pour le visionnage des 40h de vidéo !

A défaut de photo de nous quatre, je vous laisse découvrir en "presque vrai" : Anne-Claire la journaliste, Arnaud l'ingé son, Vincent le caméraman et moi en robe de mariée multicolore (allez comprendre je ne suis ni mariée ni fan des robes) : vous me manquez bordel !!

Bonne fin de week end, je retourne travailler mon chaton !

vendredi 22 septembre 2017

Et c'est reparti...



Voiture garée devant le cabinet, bisou au collègue fatigué, transmissions terminées, re-bisou pour dire " au revoir !" au collègue qui n'a qu'une envie celle d'aller se coucher, voiture démarrée... J'avoue, j'ai la flemme, je suis claquée et je traîne un peu de la mallette.
Premier virage, premier trottoir grimpé pour se garer au plus près (je vous avais dit que j'avais la flemme ?), première porte frappée, je baille un peu et premier sourire de la toute première patiente faisant écho au mien apparu comme par magie sur mes joues et qui me tire par le bras pour me montrer son parterre en fleurs... Je suis toujours claquée mais je suis contente de la revoir.

Certains diront que je suis gnangnan ou cul-cul quand je parle des gens que je soigne (je l'ai entendu) mais c'est une belle réalité : j'aime ceux dont je m'occupe, surtout les plus vieilles qui me font remarquer que les dahlias jaunes tant attendus sont en fleurs maintenant. Pour être tout à fait honnête je m'en fiche un peu mais je suis touchée de voir ma quasi-centenaire heureuse comme une gamine au milieu des fleurs...
C'est reparti pour un roulement de 7 jours non stop avec un beau coucher de soleil et une belle surprise à la clé que je vous annonce ce week-end !


jeudi 21 septembre 2017

Et il ne m'appartient plus.




Ça y est je l'ai vu, dans les rayons d'une librairie, à deux endroits différents dans le magasin même... Classe mais ça me fait bizarre.

Et puis d'un coup, je me suis dit que j'étais peut être un peu con. Un peu con parce qu'il a fallu que j'aille dans une librairie, que je le touche et que je le respire pour que je comprenne que j'avais vraiment écrit un livre... Un peu con la nana quoi...

J'ai pourtant passé deux jours sur Paris, j'ai rencontré plein de journalistes, tous contents de mettre un visage sur des mots qui les ont fait sourire et renifler parfois... Mais j'ai pas capté.

J'ai passé deux jours à signer des livres tout neufs même pas ouverts, à serrer des mains tantôt froides tantôt moites et à rendre des sourires que je savais sincères... Mais j'ai pas capté.

Et je suis dans le rayon, la vendeuse me bouscule pour mettre des livres tout près du mien. Bordel mais j'ai vraiment écrit un livre en fait !! D'un coup, j'ai envie de la prendre par les épaules et de lui hurler de joie "Regarde, c'est le mien ! C'est moi qui l'ai écrit !! C'est génial ça non, hein, dis, hein !?" mais à la place je me suis entendu m'excuser parce que je l'empêchais de passer...

Depuis deux jours j'ai sur mon visage un sourire de niaise-heureuse quand je repense à tous vos messages, aux photos du livre entre vos mains et à votre joie non dissimulée d'être pressées de le lire, d'être en train de le lire ou de l'avoir lu... Ce matin j'ai compris le cœur un peu serré et gonflé en même temps que mon livre ne m'appartenait plus vraiment. Mais sans tristesse parce que je le sais entre de belles mains, les vôtres.

MERCI tellement pour l'accueil que vous lui faites, je suis touchée, tellement touchée ! Je vous fais un gros coeur avec les pouces (c'est pas possible mais on s'en fout) !

➡ Bonus-Y'a-D'la-Joiiiiiiie : t'as vu, j'suis prem's dans la catégorie médicale d'Amazon et mon éditrice vient de m'apprendre qu'elle avait du relancer des impressions du livre ! Gniii-cool-cool 😁👌

Bisou mes chatons !

mercredi 20 septembre 2017

La dédicace du jour.




... J'espère qu'Emmanuel a de l'humour  

Le Big boss de la France fait parti des 5 personnalités à qui j'ai souhaité envoyer mon livre. Sa collègue, Agnès Buzyn (notre ministre de la santé) aura elle aussi droit à sa petite dédicace

Je suis sûre que tu es curieux de savoir qui sont les trois autres, et tu vas sûrement te dire "Elle est pas bien...!" : François Morel, Éric Dupont Moretti et Patrick Sébastien (et ouais le mec du petit bonhomme en mousse quoi, mais je suis attachée à ce mec que je trouve foncièrement simple et humain qu'est ce que tu veux ^^)

Une rencontre-signature est d'ores et déjà prévu près de Rennes le mois prochain et celle d'Angers sera prévue sous peu je l'espère (je communiquerai les dates plus tard) .
Belle journée mes chatons moi je file à la maison de la radio

vendredi 8 septembre 2017

Être mort, c’est comme être con.




- Mettez vous bien sur deux rangs s'il vous plait messieurs dames...

Et j’avance, petits pas par petits pas. Je n’aime pas quand ça n’avance pas. Surtout quand je n’ai qu’une envie, celle d’aller vite vers toi et me barrer… Je me décale légèrement de la file d’attente et je te vois au loin, tout sourire et encadré. Je fais une mou un peu ridicule, je crois que je n’ai plus envie d’y aller. Je me retourne, l’allée est blindée, je suis coincée. Je vais avoir l’air con si je rebrousse chemin « c’est qui cette nana qui refuse d’aller lui dire au revoir ?! ». Alors j’avance, petits pas par petits pas.

Les mains dans les poches, je regarde mes boots en cuir : tiens, il y a une tâche. Ça fait moyen, j’aurais pu l’essuyer… Mais c’est un truc que tu ne m’aurais jamais reproché toi, alors je m’en fiche un peu. Une fois, en m’ouvrant la porte de ta maison tu m’avais surpris en train de m’essuyer le bout de ma chaussure sale contre mon mollet genre flamand-rose-toqué-de-la-tâche et tu m’avais dit « Hey Michel (tu appelais les gens Michel avant de raconter une blague), tu crois que tu viens soigner Rothschild ? T’en fait pas va, les vraies tâches ne passent pas ma porte ! Entre, je suis au téléphone j’en ai pour deux secondes. Tu te sers un thé ? ». Je connaissais par coeur ta maison, le placard avec les sachets de thé et ton chat qui grimpait sur l’évier pour que je lui caresse la tête. Je regarde ma tâche, je pense à Rothschild que tu aurais surement appelé Michel, à ton chat, au thé noir et j’avance…

Dans ma poche je sens mon papier froissé et humide à force d’être serré dans ma main moite. Cette feuille que j’ai cherché au fond de mon sac avant de venir ici parce que j’avais besoin de l’avoir contre moi. Pour avoir un peu de toi rien qu’à moi. Les gens devant moi te saluent, la file se réduit et je continue d’avancer. J’entends le bruit des goupillons reposés dans la coupelle sur pied doré. Ce n’est tellement pas toi tout ça. Encore un pas. L’assistant funéraire nous rappelle de bien nous mettre sur deux rangs. Rien qu’un tout petit pas pour te toucher...

J’ai délaissé le goupillon qu’on m’avait tendu pour lui préférer le contact dur et froid de ta boite. J’ai enserré doucement de ma main l’angle de bois ciré et parfaitement vernis. Mes yeux se sont perdus sur le cadre posé sur ton cercueil. Un sourire ouvrait ton visage en plissant tes yeux qu’on devinait vert clair. Mon cœur s’est serré aussi fort que si l’on avait voulu le froisser comme une feuille pour en faire une boule dure et moche. Je suis sortie sans regarder ni mes chaussures ni ceux qui m’entouraient. Je voulais juste une clope et puis je me suis souvenue que j’avais arrêté de fumer.

Dehors, je me suis rapprochée d’un groupe de fumeurs pour profiter en toute impunité de leurs fumées. J’ai regardé le ciel nuageux et le clocher qui sonnait ton départ. Et d’un coup, un peu vide de tout, je me suis dit « A quoi bon ? A quoi bon tout ça si ça doit se terminer dans une boite avec le cœur froissé ? ». J’ai ressorti la feuille de ma poche, celle que tu m’avais offerte lors de notre rencontre il y a quatre ans pour le premier soin : 

lundi 4 septembre 2017

Et ce soir je trinque...





... À toi 💖.

À toi qui m'attendais sur le pas de ta porte tous les jours depuis 4 ans.
À toi qui a fait face avec courage à cette maladie qui te faisait peur.
À toi dont j'ai tenu la main il y a peu, sans te mentir, sans te dire que tout irait mieux.
À toi à qui je vais dire au revoir, pour de bon demain...

Je trinque à toi mon tout-premier-chouchou, mon patient si spécial que je ne sais plus comment qualifier, vraiment.

Et puis le cœur lourd, je trinque à la Vie que tu aimais tant. À celle qui te faisait déboucher des bouteilles de vin avec ces potes dont tu aimais t'entourer, à ce bonheur de t'avoir si souvent trouvé avant le soin dans ton garage auprès de ta bagnole de collection ou autour d'une belle table avec les tiens, les huitres, le vin blanc et cette sauce au beurre blanc que je n'ai jamais su aussi bien faire que toi. À cette vie que tu croquais avec plaisir et que tu avais tellement de peine à quitter.

Je trinque à la Vie des autres, à la vie des tiens, à la mienne aussi que je remercie chaque jour de me permettre de rencontrer des gens comme toi. Tu me manques déjà...

Je suis fière d'être ton infirmière. Même si ce soir j'ai le coeur lourd, même si ce soir je trinque... Laisse moi encore une fois parler de toi au présent, encore une fois, avant demain. Avant que je te dise au revoir, mon patient si spécial...

vendredi 1 septembre 2017

La Réa, pas la Réa !!



- Mais qu'est ce qui vous a fait quitter l'hôpital ?
- La réa !!

C'est sorti aussi net de ma bouche. Pour dire vrai, je pensais répondre quelque chose de plus construit à la journaliste (ce que j'ai fait par la suite) mais le premier mot qui est sorti de ma bouche tenait en 3 pauvres lettres : R.É.A.

Je n'aime pas les cousins (oui les cousins, je sais), les cons, le foie de veau mais si il y a bien une chose que je déteste encore plus, c'est de travailler en réanimation. Et la nuit qui a suivi l'interview, j'ai bossé le temps d'un cauchemar, dans ce service là :

- Pour compenser de ne travailler qu'une semaine sur deux, vous allez travailler en plus en Réa Chirurgie.
- Mais je fais déjà des semaines de 60 heures en libéral c'est quasi un temps plein !

On m'a mis une blouse blanche sur le dos et puis moi, mes crocs et mon angoisse avons commencé à arpenter les longs couloirs de la réa. Des pousses seringues, les lignes à purger, des patients intubés qui ne parlent pas et des collègues qui parlent trop... Des produits à injecter, des calculs de dose à effectuer et moi qui me dit "Je vais finir par tuer quelqu'un si je me trompe !".

La peur d'avouer que je suis dyscalculique parce j'ai peur qu'on me retire mon diplôme d'infirmière pour dangerosité. C'est possible, dis, qu'on me retire mon diplôme parce que mon cerveau bug devant un chiffre ? C'est possible dis, d'être un danger pour les maths et une bonne infirmière quand même ? J'ai longtemps cru que j'étais juste bête, ne me dite pas maintenant que je suis dangereuse...

J'ai jamais voulu travailler en Réa moi, virez-moi cette blouse blanche et laissez moi retourner auprès de mes gens dans mon petit village. Loin des blouses, des bips, loin du stress des grands couloirs, des maths et de ces services dans lesquels je me suis sentie si bête...

J'ai fini par me réveiller, trempée. La peur aux tripes, l'angoisse au cœur... Je ne suis peut être pas douée en maths mais je suis sûr que la réa n'est pas pour moi, aussi sûrement que 1et 1 font 3.

La douce Elo'

- Elle était d’une douceur, tu sais… Je n’en doutais pas et je ne savais pas quoi lui répondre… Quels mots pouvais-je bien trouver...