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jeudi 1 février 2018

Repasser au cabinet à la fin de ma tournée...





... Et profiter du calme du bureau et de la rue...

Tout à l'heure, je suis partie énervée pour ma tournée de soins. En mode "avec les larmes tu vois, celles qui ne coulent pas mais qui sont bien là". Pour un trois fois rien. .
Je venais de passer plus 40 minutes sur ordinateur pour traiter les dossiers de facturation des patients du soir, pour être payé de mes soins quoi. Avec un thé et le chocolat qui va bien, le couple gagnant d'une facturation sans problème. Mais ca n'a pas suffit....

Ordinateur au ralenti, logiciel qui bug. Du genre à avoir un clique de décalage, du genre à voir le pointeur de ta souris disparaitre sur l'écran qui devient blanc. Moi, je suis à cran et je vois rouge. Je me suis foutue à la bourre sur ma tournée pour rien... Énervée.

Je suis partie en balançant d'un geste de la main un "Bisou !" à mes trois amours installés au chaud sur le canapé. Un "bisou" dit avec la bouche mais pas avec les lèvres. Parce que j'étais énervée. Nul...

"Ne jamais se quitter fâché ou énervé parce qu'on ne sait jamais ce qui peut arriver ensuite". Je le sais pourtant, et tu vois ce soir, je ne me suis pas écouté. Je suis partie agacée de chez moi... À cause d'un bug d'ordinateur. Re-Nul...

Ce soir, je suis fatiguée et j'en ai un peu marre de tout ça... Alors je me suis posée au calme, dans le noir de mon cabinet. Ce soir, j'avais 3h de facturation qui m'attendait à mon retour de tournée mais je fais grève. Une auto-grève contre moi même sous forme de couverture-télé-chéri-chats. C'est ça ou je jette mon ordinateur par la fenêtre et je vais enterrer mon lecteur de carte vitale dans le jardin !

jeudi 12 octobre 2017

Ci-gît la motivation de la libérale.




La sieste et l'infirmière libérale, c'est un peu un rendez vous qu'on programme avec nous même et qu'on déteste louper tant on sait que notre humeur du soir (tournée de soins et vie de famille compris) en dépend (ok j'avoue, parfois, ce n'est même pas suffisant)

Ce n'est pas obligatoire c'est vrai, mais c'est tellement mieux avec ! C'est un peu comme le petit parasol décoratif sur le bord d'un cocktail, comme le "cordialement-merci-bisou" à la fin d'un courrier de rejet de la CPAM (ok ça n'existe que dans mes rêves) ou comme le "Bonjour !" que je cherche à faire dire à ma grognon-chronique chaque matin... C'est tellement mieux avec...

Je serais donc grée aux entreprises de gestion de crédit, à celles qui vendent des fenêtres ou des voitures neuves "à gros gabarit parce qu'on sait que vous, les infirmières libérales, vous en avez besoin" _ moi je lui ai demandé une voiture qui ne coûte rien et qui consomme que dalle mais la dame n'avait pas en stock _ de bien vouloir arrêter de me réveiller pile au moment où je m'endors ! C'est pas cool, ça rend grognon.

Dormir l'après midi c'est important, d'ailleurs tout soignant sait que la sieste est aussi sacrée que les vertèbres qui se trouvent dans tes fesses (humour de soignant-gnan).

Bon sinon, j'ai un truc imparable pour faire buguer n'importe quel vendeur par téléphone. Vous répondez dès sa présentation par un : "Si c'est une question je ne souhaite pas y répondre !", vous entendrez alors au bout du fil le grand moment de solitude de ceux qui ne sont formés que pour vous répondre par une question. Comme quoi mon BTS commercial m'aura au moins servie à une chose dans mon travail d'infirmière : profiter plus longtemps de mes siestes !

vendredi 22 septembre 2017

Et c'est reparti...



Voiture garée devant le cabinet, bisou au collègue fatigué, transmissions terminées, re-bisou pour dire " au revoir !" au collègue qui n'a qu'une envie celle d'aller se coucher, voiture démarrée... J'avoue, j'ai la flemme, je suis claquée et je traîne un peu de la mallette.
Premier virage, premier trottoir grimpé pour se garer au plus près (je vous avais dit que j'avais la flemme ?), première porte frappée, je baille un peu et premier sourire de la toute première patiente faisant écho au mien apparu comme par magie sur mes joues et qui me tire par le bras pour me montrer son parterre en fleurs... Je suis toujours claquée mais je suis contente de la revoir.

Certains diront que je suis gnangnan ou cul-cul quand je parle des gens que je soigne (je l'ai entendu) mais c'est une belle réalité : j'aime ceux dont je m'occupe, surtout les plus vieilles qui me font remarquer que les dahlias jaunes tant attendus sont en fleurs maintenant. Pour être tout à fait honnête je m'en fiche un peu mais je suis touchée de voir ma quasi-centenaire heureuse comme une gamine au milieu des fleurs...
C'est reparti pour un roulement de 7 jours non stop avec un beau coucher de soleil et une belle surprise à la clé que je vous annonce ce week-end !


lundi 3 juillet 2017

Soyez courageuse Madame… Et démerdez-vous.







- Tu veux du sucre ou du miel dans ton thé ?


Elle a versé l’eau chaude dans ma tasse et s’est assise en face de moi en remettant une mèche de cheveux derrière son oreille. Les coudes appuyés sur le bord de la table, elle se réchauffait les mains en entourant de ses paumes sa tasse de café chaud. Elle m’est apparu toute petite d’un coup, et fatiguée. Non, épuisée. Depuis que son mari était hospitalisé, elle soufflait un peu, même si sa pudeur lui interdisait de le confier. Je savais que les derniers jours avaient été difficiles pour elle et je profitais de la fin de ma tournée pour passer prendre de ses nouvelles :


- C’est pas bien ce qu’ils ont fait…


« Ils » c’étaient les médecins de l’hôpital. Elle a détourné les yeux vers son chat qui se frottait contre le pied de la table. Elle avait dit ces quelques mots avec une voix douce, presque susurrée par l’épuisement. Accompagner son conjoint vers la fin de son existence, ce n’est pas rien. C’est un peu comme si ta vie à toi tout entière était en pause. Comme si l’espace-temps qui entourait la maison importait peu alors que, pour être honnête, tu lui en veux tellement à ce putain de temps. 
A ces minutes terribles où, impuissante, tu le regardes vomir. A ces heures interminables dans ton lit où tu fixes le noir de ton plafond, et que tu attends. A ces nuits blanches où tu tends l’oreille en te disant que c’est peut-être fini, et puis tu l’entends et tu te dis qu’il va encore falloir attendre... Ce putain de temps qui te fais culpabiliser de trouver ça long. Le temps qui distend les sentiments en les rendant fins, forts et fragiles à la fois. Le temps, dont tu manques pour profiter de lui, alors même que tu l'implores de passer plus vite, parce que tu n’en peux plus… 

Elle a caressé la tête de son chat qui avait fini par s’installer sur ses genoux.

J’ai soufflé machinalement sur mon thé qui n’était même plus chaud et en relevant les yeux sur elle, je me suis dit que c'était du gâchis. Parce que la maladie leur avait un peu voler la fin de leur vie de couple. Parce qu'elle leur avait épuisé le peu de temps qu'ils avaient à vivre à deux. A l'hôpital, ils n'avaient pas l'air de comprendre ce que c'était que de voir son mari dépérir dans ce lit dans lequel ils ont surement adoré faire l'amour et dans lequel ils ont certainement peur d'attendre la mort. A deux. Toujours.

Depuis les dernières transmissions de mon collègue, j’étais dans une colère dont j’avais du mal à me séparer, solidement accrochée à ma couenne de soignante car engluée dans une tristesse que j’avais du mal à cacher. Celle de voir partir un des patients auquel je tenais le plus…
 

-  Ils l’ont ramené à la maison alors que je les implorais de le garder. Les ambulanciers sont arrivés et on m’a dit qu’il fallait que je fasse preuve de courage pour les prochains jours...


samedi 1 juillet 2017

Les pieds en l'air et la tête ailleurs.



J'ai cru que j'allais louper le coucher de ce soir. La tournée de fin de journée, je ne la sentais pas... La tête ailleurs, auprès de lui, auprès de toi. Pas facile de voir partir un patient qu'on adore... Et puis finalement, je suis arrivée à temps à la maison. En retard, mais suffisamment à l'heure pour voir mes puces se coucher... Les voir partir la tête déjà dans les rêves et moi, la tête toujours un peu ailleurs...

Mais ces moments avec mes filles, je ne les échangerais pour rien au monde tellement ils sont précieux. De la paillette par conteneurs entiers pour me ravitailler quand j'en ai besoin, comme ce soir...

Des " bisou, encore un bisou !" et moi qui me demande comment tu vas dormir dans ta chambre d'hôpital ce soir. Mes doigts filant entre leurs cheveux fins et sur leurs fronts tout chauds et mes pensées vers tes proches qui doivent être au plus mal. Les portes de leurs chambres qui se referment et je la tienne que j'ai refermé et que je n'ouvrirais plus...

J'ai parfois l'impression d'être une demi-mère et une demi-soignante, dans un être tout entier et souvent pommé dans ce qui l'est juste de faire, de dire ou de ne pas montrer...

Ce soir, j'ai le coeur en vrac, je ne sais plus vraiment où j'en suis et je suis triste et en colère, si tu savais... Mais j'ai couché mes poussins et c'est déjà pas mal...

vendredi 9 décembre 2016

La loose, les roses et le nez la nuit.








- Je ne vais pas réussir à être à l’heure, c’est ma mère qui va venir chercher les filles… J’en vois pas le bout de cette tournée...


Ça, c’est le texto que j’étais en train d’envoyer à la nourrice de mes filles. J’étais assise dans ma voiture, stationnée dans le noir devant le cabinet du médecin que je venais de quitter. Dans l’obscurité de mon habitacle, l’écran de mon portable m’agresse les pupilles. Mes yeux me piquent. Je ne sais pas si c’est parce que je suis fatiguée, parce que je suis agacée, parce que j’ai envie de chialer. 
Deux minutes plus tôt je frappais à la porte du médecin traitant du village qui est aussi mon voisin pour lui faire une transmission expresse tout en chuchotis dans la porte entrouverte : « Urgent, très mal, veut mourir, inquiète, ce soir, non ce soir, vraiment.»


- Rien ne va plus, j’ai envie de me foutre en l’air… J’ai une vie de merde, j’en peux plus plus… J’en peux plus… 

Voilà ce qu’il m’avait balancé au beau milieu de son salon avec les mains nerveusement jointes, le regard perdu sur ses pompes. Assis dans son canapé mou, l'homme est une masse sombre, une boule de souffrance qui s’essuie le nez avec le revers de son pull. Quelques mots maladroits et simples pour me dire que ce soir il n'a pas envie de voir le matin de demain. Je l’ai écouté poser des mots simples sur un mal-être complexe. Je n’ai quasiment rien dit pour laisser le silence marquer le temps qu'il voulait voir s'arrêter. Je me suis sentie impuissante. Je sentais bien qu’il voulait que je l'aide, mais je ne savais pas quoi faire pour le protéger, pour ne pas qu’il se perde à en mourir…


Et puis, j’ai repassé la première, tout en soufflant pour me re-phaser. Souffler pour me remettre à zéro avant d'ouvrir la porte suivante.

dimanche 6 novembre 2016

Coup de gueule infi' #23 : Tu le savais qu’on allait mal ?





- Quoi y'a encore une grève de prévue ?

J'ai reposé ma pince kocher et j'ai regardé mon patient. Il venait de lever les yeux vers son plafond et n'avait même pas remarqué qu'il m'avait blessé. Ce matin-là, j'aurais pu ne pas relever, ne pas me sentir touchée mais d'un coup j'ai repensé au mail que j'avais reçu sur mon blog et à cette infirmière qui m'avait écrit : "Ça fait du mal et ça fait du bien de te lire, parce que pour une fois je me rends compte que je ne suis pas la seule à avoir envie de me foutre en l'air". D'un coup, mon cœur qui s'était vrillé d'un petit trois fois rien a eu des relents de beaucoup trop...
Je l'ai regardé lui, qui avait les yeux figés sur son plafond, lui qui ne voyait pas plus loin que la peinture blanche au-dessus de sa tête, lui qui ne se doutait pas que nos blouses de la même couleur étaient entachées par ce même goût de sang amer que nous avions au fond de nos gorges de soignants. 

J'ai terminé mon soin dans un silence religieux à faire pâlir mes ancêtres les cornettes, puis en mettant mon blouson en cuir, je lui ai dit : "Mais vous savez que la santé est malade et que demain peut-être, vous serez condamné à devoir vous soigner tout seul ?".
Je lui ai dit combien sa réflexion ne m'étonnait pas, parce que Marisol Touraine devait elle aussi lever les yeux vers les moulures du plafond blanc de son bureau. Qu’elle devait être agacée en se disant combien il y avait plus grave à traiter en ce moment, en se disant qu’il y avait certainement des sujets de plus grande importance à tweeter comme les Pokemons qui font courir nos gamins ou le burkini qui couvre nos femmes… Sa loi santé elle, ne couvre pas les besoins en soin et fait courir les soignants mais ça, ça ne mérite pas 140 caractères.

J'aurai voulu lui dire tellement de chose à ce patient...

Mais d'un coup, je me suis sentie fatiguée de devoir me justifier de sortir dans la rue pour essayer de me faire enfin entendre du Gouvernement. Je me suis sentie lasse de devoir expliquer à celui que je soignais depuis des semaines pourquoi je ne serais peut-être plus là demain pour panser ses plaies. Je lui ai serré la main en lui souhaitant une agréable journée et je suis allée m'enfermer dans ma voiture. J’ai claqué la porte et je me suis retrouvée seule dans cet habitacle froid aux fenêtres pleines de buée :


- Bordel !!

Voilà tout ce qui est sorti de ma bouche une fois installée derrière mon volant de libérale. Génial. 
Cette grève, je savais d'avance que je ne pourrais pas y participer et d'un coup je me suis sentie complètement seule. Complètement inutile et seule. J'ai regardé mes mains qui tenaient mon volant et j'ai repensé à ces mêmes mains posées sur mon clavier d'ordinateur la veille. Ces doigts qui tentaient de répondre à cette infirmière qui m’avait vrillé le cœur. J’écrivais, puis j’effaçais, puis je réécrivais... Puis j’effaçais à nouveau. Qu'est-ce que j’aurais pu dire à cette soignante pour qu'elle ne se foute pas en l'air ? Qu'est-ce que j’aurais pu dire à ce patient pour qu'il cesse de lever les yeux en l'air ? J'aurais pu lui dire...

samedi 11 juin 2016

Bonne-Humeur, cette covoitureuse à qui j'ai parfois envie de casser la tête.







Tous les matins je m’efforce d’aller travailler avec "Bonne-Humeur". 

Bonne-Humeur, c’est la nana qui te colle à la peau, souvent dans ton dos et qui te parle très fort à l’oreille avec sa voix de crécelle : « Allez quoi ! Souris bordel, tu vas quand même pas faire la gueule jusqu’à Nöel ! ». Ouais, Bonne-Humeur, des fois, j’ai envie de lui casser la tête. Surtout les matins où c’est sa pote "J’ai-Pas-Envie" qui te colle au train, elle-même trop souvent accompagné de "J’ai-Mal-Au-Dos", la sœur de "Pfff", la petite dernière de la famille, un poil agaçante.


Bonne-Humeur c’est celle qui grimpe joyeusement avec toi dans la voiture toute heureuse de partir bosser. Parce que ce matin elle a trouvé que le lever de soleil était chouette, parce qu’elle roule avec les fenêtres ouvertes pour sentir l’air frais, parce qu’elle trouve que dehors, ça sent bon le foin. Tout est prétexte pour sourire. Elle est le genre de petite voix simple et pleine de fraicheur qui se dit souvent que les petits-rien font les grands-tout. Bonne-Humeur est naïve... Ou sourde. Enfin, nous dirons qu’elle a l’oreille sélective et qu’elle essaie de ne pas prêter attention à ce qui pourrait nuire à son petit monde. Elle écoute toujours la musique fort dans la voiture parce qu’elle trouve chouette de voir défiler le paysage et les gens qui marchent en donnant cette impression d‘être au beau milieu d’un clip.


Bonne-Humeur c’est la nana imperturbable qui maintient un faciès stoïque face à ce patient qui lui reproche dix minutes d’un retard relatif simplement parce qu’elle sait que deux rues plus loin se trouve sa patiente-chouchou : le rayon de soleil dans sa tournée de soins. Cette gentille patiente qui se fout du retard ou de l’avance, celle qui garde toujours le sourire et qui lui cueille des fleurs sauvages dans son jardin. Cette dame qui se promène avec sa Vieille-Pote-Bonne-Humeur collée dans son dos depuis plus de 87 ans. 
Bonne-Humeur le sait, et elle se nourrit sans retenue de ces gens là, de ces « patients ressources ». Ceux qui te permettent de faire le plein d’envie tout en te délestant des patients toxiques souvent accompagnés de la petite sœur "Pfff".


Bonne-Humeur, même si elle m’énerve parfois, c’est une nana que j’aime bien et qui m’est fidèle. Je la retrouve avec plaisir presque tous les jours… Sauf ce matin. 

vendredi 16 octobre 2015

Ces actes manqués qui me font bosser gratis !



- Et bien non ! Les prises de sang, c’est comme le chocolat : pas de bras piquable, pas de soin facturable !

Je tentais la « réponse-tout-sourire » mais n’allez pas croire que je ne l’avais pas mauvaise… Ce n’est pas que je voulais absolument réussir cette prise de sang pour rafler à tout prix les 8€58 qui m’étaient dû, non. C’est surtout que je n’aime pas bosser pour rien, et encore moins rater ce pourquoi je me déplace… Surtout lorsque le patient en question est un bébé de un an ayant autant de veines que Tchoupi a des oreilles (vérifiez par vous même, ce truc croisé pingouin n'a pas l'ombre d'un orifice auditif). La mère semblait presque déçue de ne rien me verser, mais pas au point d’insister pour me payer le prélèvement que j’avais foiré malgré l’usage de micro-ailettes hors de prix spéciales « bébé, pieds ou veines surchimiotées»

Moi, je restais étonnée de devoir réaliser des prises de sang de l’extrême chez des gamins aussi jeunes sans même avoir droit à une petite majoration pédiatrique. Tu sais le genre de cadeau auquel ont le droit les médecins et qui te récompenserait d’avoir osé relever le défi de faire rire un bébé avec un garrot dinosaure tout pourri, alors qu’à l’évidence même, il n’en avait rien à secouer. Parce que la seule chose que lui voyait, c’était ton aiguille, tes gants en latex et ton faciès aussi détendu qu’un jour de contrôle par la CPAM. 
J’étais concentrée, je me répétais « donne moi une veine, donne moi une veine… », le tout bien dissimulé derrière un sourire « pleine dent » alors que j’aurais rêvé de hurler dans un sac en papier. Le sang est monté dans la tubulure de l’ailette, je gosse a bougé, il s’est dépiqué : Raaaaah !! (Hurlement primaire complètement silencieux uniquement visible par un léger haussement de sourcil :  Total self control bordel !).

Et mon " total self control " a été mis à rude épreuve toute la semaine et je n’ai eu de cesse de relever ce sourcil. Pour cette patiente qui ne s’est jamais présentée au cabinet pour sa prise de sang parce que l’appel à rester sous la couette avait été plus fort que le mien pour tenter de la réveiller. Pour cette autre que j’ai dû renvoyer chez elle parce qu’elle n’avait pas l’ordonnance d’acte qui allait avec son injection et qui insistait pour que je la pique sans se donner la peine de comprendre pourquoi je ne pouvais pas travailler sans prescription. Pour celui que je rappelais sans cesse depuis trois semaines et qui préférais ignorer mes messages plutôt que de me payer les 6€30 qu’il me devait… J’en ai finis par relevé mes deux sourcils.
Je travaille gratis… Et on me dit que je coûte cher ? Parfois on oublie de me payer… Et on me traite de voleuse ?

dimanche 30 août 2015

L'eau de Cologne me pique le nez et m'endort les yeux !




" Bah alors, t'as bin du mal à mettre mes bas c'matin !"

J'ai relevé vers elle des yeux étonnés et un peu cernés. J'étais pourtant habitué à ses petits pics journaliers qui ponctuaient chacune de mes entrées dans sa maison : "t'es en retard, j'ai cru que tu m'avais oublié !", "t'as les mains mouillées et t'as fais une goutte par terre !", " il pleut, t'as vu tes ch'veux !".

Je ne voulais pas la vexer en lui disant que la difficulté relevait plutôt du fait que je devais faire entrer deux énormes mollets transpirants dans des bas de contention neufs (donc difficiles à étirer) qui, au vue de la mini-taille, auraient plutôt été destiné à accueillir les petits mollets d'une danseuse étoilée. 

A la place, je me retrouvais face à ma vieille patiente, assise dans son fauteuil roulant usé et sale, toute obésité débordante de ses vêtements trop petits. Les freins de son fauteuil lâchaient à chacun de mes efforts pour faire entrer ses maxi mollets dans ses mini bas. Il faisait déjà 27 degrés dehors, encore plus chez elle et il n'était que dix heure. J'avais faim. On était dimanche, ma famille m'attendait à la maison et ma tournée n'en finissait pas. Mon roulement était interminable et je profitais du temps offert entre chaque patient pour bailler à m'en décrocher la mâchoire derrière mon volant.


- C'est que je suis fatiguée, c'est pour ça...

" Oh bah y'a pourtant pas de quoi s'fatiguer hein, c'est pas l'effort que ça demande !"

- .... J'en suis à mon 17ème jour travaillé vous savez...

" Ouais bah... Passe moi l'eau de Cologne ! " 

vendredi 14 août 2015

Reprendre le travail c'est comme faire sa rentrée scolaire... Et j'aime pas l'école.





Alors que je raccompagne mon collègue, je le regarde marcher vers sa voiture, complètement claqué du roulement de 21 jours non-stop qu’il vient de s’enfiler. Loin de lui l’envie irrépressible de travailler en testant ses limites ou d’exprimer un certain sadisme que des sonneries de réveils criardes viendraient exciter. Non, nous n’avions simplement plus d’infirmière pour me remplacer. Il a bien fallu continuer de se lever tous les matins, soigner nos patients en maintenant le sourire haut et sincère.

Je referme la porte. Le temps est clair et presque frais par rapport à hier. Il y a cette odeur de fin d'été, de linge qui sèche dehors et de feuilles d'arbre se préparant à brunir avant de chuter. C'est bizarre, on dirait un temps de rentrée des classes. Et je n'ai jamais aimé entrer à l'école... Dès ce soir, je reprends le travail, pour la première fois depuis quatre mois.

La ligne téléphonique vient de m’être transmise et le gimmick « cabinet infirmier bonjour ! », digne d'une standardiste blondissante et souriante, va revenir comme un automatisme, au point de répondre de la même manière aux appels personnels. Façon de démontrer qu’on ne décroche jamais vraiment du travail. 
Au fur et à mesure des transmissions de mon collègues, les pages se sont remplies de tous les rendez-vous pour les 18 prochains jours, et les tasses de café et de thé se sont vidées. Les jolies couleurs fluo censées m’aider à classer mes soins ont fais leur réapparition et on dirait que j’ai éclaté un bisounours arc-en-ciel entre deux pages en fermant mon agenda. On croirait voir le cahier d’école d’une gosse de primaire, manque juste les fleurs et les petits cœurs. C’est pas si moche ! 
Les prises de sang « orange » programmées dès demain matin me font craindre que mon premier patient se rende compte que mon absence de quatre mois m’aura donné toute la dextérité d’un moustique défoncé au répulsif périmé.  
Je souligne d'un « bleu pansement » et d'un « vert soins d’hygiène » les noms de certaines de mes mamies-chouhous. Les photos de ma petite paillette sont déjà prêtes à être dégainée aux yeux de ces curieuses-ridées, pressées d’apercevoir celle qu’elles auront côtoyé, à leur manière. 
J’ai une tonne de choses à revoir, rattraper, classer, rappeler, composter… Autant de post-it collés dans cet agenda qui pèse un chat mort. 

Mais le téléphone sonne déjà. J’ai envie de fouetter le fessier de celle que j’étais ce matin à coup de feuille de soins papier tellement je m’en veux d’avoir dit que j’étais contente de reprendre...

Adieu ongles longs parfaitement limés et vernis. Bonjour mains complètement défoncées par le SHA et desséchées par les lavages dignes d’une nana bourrée de TOC ! Vivement les crevasses de cet hiver tiens... En attendant c’est l’été, et je vais pouvoir sortir mon bronzage qui, pour une fois, n’est pas unilatéralement parfait. Les joies de la conduite en plein soleil façon routier… 

Mais il y a quand même des choses qui n’auront pas changés, c’est rassurant. 

lundi 11 mai 2015

Etre infirmière en fin de grossesse ou être infirmière en exercice c'est pareil (... Enfin presque)

 ( jolie illu' de Mathou : http://crayondhumeur.blogspot.fr/ )


En fait, être infirmière en fin de grossesse ou être infirmière en exercice c'est la même chose (... Enfin presque) :

Dans les deux cas tu vires tes bagues, soit par souci d'hygiène, soit par souci d’œdème, parce que tes doigts se sont transformés en knackie ball. 

Enceinte ou pas, tu enfiles des bas de contention, avec une variante "Koh-Lanta sur ton lit tous les matins" pour la version "parturiente épanouie-dilatée-excessivement pressée d'accoucher" (rayer les mentions inutiles). 

A chaque fois, tu privilégies le confort des vêtements avec un jean moulé à ton cul pour celles qui bossent et un legging qui ferait mieux de pas le mouler _ mais à défaut c'est mieux qu'une simple culotte _ pour celles prêtes à accoucher.

Le matin, tu privilégies la queue de cheval ou le chignon informe que tu t'es vissé sur le sommet du crâne, soit parce que tu t'es levée à la bourre et que tu es (encore une fois) en retard pour le taf, soit parce que tu n'envisages pas de décompenser au niveau respiratoire (encore une fois) pour retoucher  ton chignon pourri... Un chignon pourri, c'est mieux que rien et c'est hype non ? (Dites moi que c'est hype, please...).

Tu es claquée. T'as envie de crever de sommeil devant le reportage animalier de la cinquième sur les loutres frisées du Kurdistan, soit parce que tu t'es tapé une tournée de bourrin toute la matinée, soit parce que tu t'es tapé un aller-retour "maison-boite aux lettres" avec une monté à 4° d'angle qui a donné l'impression au facteur que tu donnais tout, tout, vraiment tout. 

Ouais, avec quelques variantes, infirmière enceinte proche de l'expulsion et infirmière proche de l'implosion, il n'y a pas grande différence ^^  , si ce n'est de veiller à ne pas mélanger les deux ;-)

vendredi 10 avril 2015

Dernier roulement avant congé maternité !

 

Et voilà, dernière ligne droite qui va débuter ce soir et s'achever dans une semaine : mon tout dernier roulement de sept jours avant le congé maternité tant mérité ! Wouhou !

Je suis assez ambivalente. 
Il y a quelques jours je me demandais comment j'allais vivre de ne plus aller travailler au cabinet tous les matins ou comment j'allais faire sans parler à mes patients tous les jours. Je me suis inquiétée en me disant que, peut être, à mon retour je ne saurais plus piquer ou que les gens m'auront oublié ou délaissés au profit de ma remplaçante... Et puis ce matin, j'ai vu les choses sous un autre angle. 

Un angle aussi gros que mon ventre alors que je débute mon huitième mois de grossesse. Il a fallu que je roule pour sortir de mon lit. J'ai dû me résoudre à laisser par terre une biscotte, un élastique à cheveux et mon chaton-mignon qui réclamait un câlin tant le sol m'apparaissait lointain et inatteignable ! Et je ne vous parle pas de la pose de mes chaussettes de contention qui relèverait d'un Koh-Lanta en milieu rural et sauvage.

Mais il y a cette petite puce qui bouge beaucoup et qui me dit d'arrêter de monter et descendre sans cesse de ma voiture, qui me dit d'arrêter de me pencher, de m'accroupir, de me relever. 
Et puis il y a ce soleil radieux et le coucou que j'entends chanter dans le jardin. Il y a mes cerisiers en fleurs et le clapotis de la fontaine. Il y a le petit ânon qui vient de naitre chez mes voisins et qui occupe le fond de mon terrain. 

Je me sens comme à l'approche d'une fin d'année scolaire. Vous savez, celle où l'on ne fait que jouer plutôt que d'apprendre et durant laquelle on prépare à ramener à la maison les cahiers de l'année et les dessins. J'ai pas envie de travailler, j'ai envie de prendre le thé avec mes patients. J'ai pas envie de soigner, j'ai envie de faire des tours dans leurs jardins... La semaine va être longue, longue longue ! ^^

[illustration tirée du site : http://www.redbubble.com/people/saltyblack/works/8295516-sad-fat-unicorn]

vendredi 3 avril 2015

A Pâques, on court après les oeufs, mais pas que !



Alors que certains, en ce Week-end de Pâques, iront courir dans leur jardin à la recherche de leurs œufs au chocolat, d'autres feront comme moi aujourd'hui : "Courir après leurs patients ! "

Entre celle qui était absente alors que je sonnais à sa porte en m'obligeant à me retourner pour chercher qui m'appelait, et alors que je l'entendais depuis l'autre côté de la place clamer mon prénom et me crier : "Nan, mais euh le pansement on le fera ce midi !"... Avant de s'engouffrer à nouveau dans le café du bourg...

Entre un autre qui devait se présenter au cabinet mais qui n'a jamais franchi la porte parce que : "Ah oui, nan, mais en fait comme je suis malade, donc bah je peux pas avoir l'injection prévue"... Mais qui n'avait pas compris que je n'étais pas extralucide au point d'anticiper les état grippaux de mes patients.

Et enfin, pour finir, celle qui n'était pas chez elle pour sa perfusion d'antibiotiques (que j'avais fais exprès de garder en toute fin de tournée, pour prendre le temps pour elle) et qui n'est arrivée qu'1h30 plus tard parce que son chirurgien et son anesthésiste avaient chacun 30 minutes de retard, ce qui m'aura obligé à finir bien plus tard que prévu...

Heureusement pour moi, je suis tout de même un chouille claire-voyante pour profiter du retard de ma dernière patiente et m'offrir une pause "chouchou-calorie" chez mes boulangers préférés. Ils en ont profité pour me donner en totale exclu quelques exemplaires des tous derniers cakes au chocolat et vanille à tester chez moi ce week-end !
{ miam }


Une tournée qui se termine le ventre plein et le cœur sucré. Une mise en bouche avant cette fin de semaine de repos chocolatée ! ^^



dimanche 29 mars 2015

La boulette horlogère !





Hier pendant ma tournée du soir, j'ai innové et inventé un tout nouveau concept de boulette : "la boulette horlogère !".

La technique est simple : profiter du changement d'heure d'été et passer toutes les horloges de ses patients en heure d'hiver...
Oui oui, je sais, mais chut. Non, non, je vous assure que c'était en toute bienveillance inconsciente : grâce à moi ils vont tous dormir deux heures de plus.

Ce matin j'avais deux heures d'avance pour mes patients encore endormis sous leur couette, à ne rien comprendre du " Pourquoi du comment pour une fois l'infirmière est en avance ?!" Il va falloir que je réveille tout le monde... La tournée va être longue -_-

mercredi 18 mars 2015

Journée loose, journée bouse.

 

... Ou comment commencer sa journée dans une bouse en la terminant les lèvres peintes en rouge (Exclu de ouf✩ >> à la fin de l'article, une photo de moi, de mon cerf et de mon rouge à lèvre)

Ce matin je me suis sortie mollement du lit. Pas envie, pas motivée, pas réveillée. Rien de nouveau, je n'ai jamais été du matin, ni d'aucun autre moment de la journée d'ailleurs. A se demander si le marchand de sable ne préfère pas m’assommer avec son sac de poudre plutôt que de m'en saupoudrer gentiment les yeux.
Et il y a eu cette sensation désagréable du doigt de pied fraichement sorti de dessous la couette qui entre en contact avec le parquet froid, mêlé à cette sciatique qui ne me lâche pas la fesse droite qui semblait de toute évidence bien plus réveillée que moi. J'avais une narine bouchée, mais il y avait quelque chose que je flairais déjà : ça sentait la bonne grosse journée de merde.

Ce n'était pourtant pas la même dame qui attendait devant le cabinet mais, comme ma patiente de la veille, cette dernière semblait tout aussi pressée de passer sous mes aiguilles : "Vous êtes en retard !"... Deux minutes pour dire vrai. J'hallucine. Je n'avais pas le courage de lui expliquer de ne pas se présenter au cabinet dix minutes en avance, je n'avais pas envie de l'amener à relativiser sur ce que représentait deux pauvres minutes de retard. Patience : 80 %, empathie : 70 %, énervement 20%. J'ai laissé coulé...

- Ecoutez, ça fait déjà quatre fois que je vous pique, vos veines roulent, claquent et n'ont pas l'air motivées (ou serait-ce l'infirmière ? ^^) ... J'ai eu juste de quoi prélever le iono et la créat', pour l'INR je repasserai demain, surtout que vos deux derniers résultats étaient bons...
"Ah non ! Je veux mon résultat pour ce soir, vous me piquerez dans le nez si vous voulez (hein ?!), mais je veux mon INR !". J'ai tenté de lui expliquer qu'il ne me restait plus qu'une épicrânienne (spécialement utilisée pour les veines difficiles et les enfants, le genre de matos qui te coute une blinde), que ça faisait déjà 30 minutes que je m'acharnais sur ses mains et ses bras... Patience : 50 %,  empathie : 50 %, énervement : 35 %. J'ai re-prélevé une dernière fois avec ma toute dernière aiguille : "You win !" : ouf...

- Et merde ! 
Je ne pensais si bien dire. La prochaine fois que j'interviens dans une exploitation bovine, je vérifie où je me gare en choisissant, par exemple, un endroit sans bouses. Fils de sutures bleus foncés à enlever dans un cuir chevelu super épais, court et brun : et là tu galères autant que pour enlever proprement l'opercule d'un pot de Nutella... "Ah mais j'avais pas prévu qu'il fallait que je vous paye !". Quoi que qu'est-ce ? Encore 8€80 que je vais devoir attendre dans ma boite aux lettres... Patience : 30%, empathie : 20%, énervement : 40%...

mardi 17 mars 2015

Les patients s'impatientent !

 

Alors que je venais de me garer non loin de mon cabinet, je vis une dame blonde, brushinguée et embourgeoisée sur le trottoir. Cette dame était en fait ma patiente, mon rendez-vous de 10h au cabinet et elle était de toute évidence impatiente et agacée d'attendre devant la porte.

Je tentais de m'extraire à grands coups de forceps de ma voiture en essayant de garder une once de délicatesse et de dignité.

- Bonjour Madame ! Vous n'attendez pas depuis trop longtemps j'espère ?

Son regard pointé sur mon ventre puis sur mon sourire, qui ne semblait pas communicatif, me fit comprendre instantanément que mon ventre de sept mois était aussi gros et indécent que son manque de savoir vivre : "Un peu plus et j'allais partir !". Pour le bonjour on passera.

Mon agenda aussi lourd qu'un chat mort, mon sac à main, et les trois boites à prise de sang déjà prélevées, le tout assemblé sur mon ventre comme un tétris niveau "championne" me gênaient quelques peu dans la recherche de mes clés. Mais par chance je tombais sur mon portable sur lequel je jetais un coup d’œil pour regarder l'heure :

- Je ne suis pourtant pas en retard... J'ai même deux minutes d'avance !
"Oui mais moi j'attends depuis dix minutes !"
- Oui, mais le rendez-vous est à 10h, et avant j'étais en soins au domicile...
"Vous n'avez qu'à ouvrir le cabinet pour permettre d'attendre dans la salle d'attente !"

Bin voyons... Ça sentait le dialogue de sourd. Un sourd impatient, qui sentait la laque et la mauvaise foi. La mauvaise foi et une joie de vivre à faire sourire un dépressif : 

"Ah ! Vous voyez, vous non plus vous n'avez pas réussi la prise de sang du premier coup. Comme votre collègue la semaine dernière... Et ce temps, ce soleil, de toute façon ça va pas durer, ça ne dure jamais... Et il fait trop froid le matin, ça engourdi... Non non, attendez j'ai la monnaie pile pour arriver à 6€08 je ne voudrais pas vous donner un mauvais plis en vous faisant cadeau de 2cts... La seule raison pour laquelle je ne pars pas de cette commune c'est que je n'en ai pas les moyens..."


dimanche 15 mars 2015

Travailler le dimanche c'est comme s'épiler les jambes !


 

" Rooolala, cette grosse motivation de flemmasse ce matin, c’est dimanche quoi !   Mais laissez moi mon lit, ma couette et mon chaton-mignon ! J'veux pas aller travailler..."

... Finalement, travailler le dimanche c’est un peu comme s’épiler à la cire ses jambes super poilues mode yéti.


On se demande pourquoi on le fait et pourquoi on essaie de comprendre pourquoi on est maso au point de se l’imposer. C’est douloureux et on s’y prend à trois fois avant d’y aller, et puis dépassé la douleur on est quand même contente de l’avoir fait et le résultat est chouette, surtout quand mes vieilles patientes me gavent à coup de sablés au beurre de baratte pour me remercier de l'avoir fait (de m'être levée hein, pas de m'être épilé, pour ça on verra quand je serais d'humeur) !
 
[Illustration de la super Margaux Motin à retrouver sur son blog : http://margauxmotin.typepad.fr/
et sur sa page Facebook : https://www.facebook.com/MargauxMotinillustratrice]

La douce Elo'

- Elle était d’une douceur, tu sais… Je n’en doutais pas et je ne savais pas quoi lui répondre… Quels mots pouvais-je bien trouver...