lundi 26 juin 2017

Le temps du repos.




La tête dans les papiers et les mains dans mes cheveux longs j'en ai marre de tous cette paperasse qui n'en finit pas...

Et en face de moi j'ai ça, enfin "Elle", Tina, et d'un coup, je n'ai plus du tout envie de me prendre la tête avec mes papiers... Tina s'en fiche pas mal de mes facturations tant qu'elle a des croquettes, Tina se fiche pas mal que je bosse même les jours de repos tant qu'elle peut sortir faire un tour, Tina se fiche bien que je sois claquée tant qu'elle peut se reposer...
Les chats, ces démotivateurs puissance 10 000... 
😡😘

dimanche 25 juin 2017

Love sunday.




- Les filles vous venez ? On va nourrir les poissons !

Les mains sont potelés et leurs cous ont ce petit pli et le duvet fin des bébés que je ne suis pas pressée de les voir quitter...

Alors qu'elle secouait sa main au dessus du bassin pour faire tomber la nourriture à poisson dans l'eau, ma grande m'a dit : "Tu pars au travaille après maman?"

Elle me le demande souvent, elle est un peu perdu dans mon roulement ma puce. J'ai caressé son cou tout doux, lui ai dit que cette semaine c'était repos et je lui ai encore donné un peu de nourriture pour les poissons dans le creux de sa main...

Un dimanche sur deux pour profiter d'elles deux, ça peut paraître peu... Alors profitons en ! J'aime tellement les dimanches-repos près du bassin 😊💙

vendredi 23 juin 2017

Une maman infirmière, c'est mieux que rien.






Hier je discutais avec une journaliste et on abordait l'aspect familial dans ma profession :

- Est ce que vous avez parfois le sentiment qu'il vous est difficile de concilier votre travail et votre vie familiale ?

Je n'ai pas répondu tout de suite parce que je connaissais la réponse et j'avoue qu'elle ne me plaisait pas. Pendant mon roulement, mes filles voient plus leur nourrice que moi, quand je rentre le soir je suis fatiguée et pas toujours patiente, je loupe les réveils et puis parfois les couchers, les dessins de l'école, les kermesses et certains noël aussi...
J'ai répondu à la journaliste que je m'étais souvent demandé si ce ne serait pas mieux de ne pas être une Maman-infirmière. Je le pensais sincèrement... Sauf ce soir.

Au moment du coucher, mon poussin-cascadeur s'est pris une porte, genre sans l'ouvrir avant. J'ai juste entendu mon conjoint me dire "Elle s'est ouverte le front, il faut des strips !"

J'ai couru à ma voiture prendre ma mallette de soins, remonter les marches, SHA, compresses, biseptine, stéristrips, bisou-calin, pansement-special-courageux (que je mets également à mes patients les plus vieux 😁) re-bisou-calin.

Mon ainée regardait ses parents soigner sa petite soeur qui était fière d'avoir un pansement de pirate. Mon grand-poussin regardait l'intérieur de ma mallette et elle avait ce regard plein de paillettes. Ce même regard qu'elle a quand on va dans un magasin acheter un jouet pour ses copines.

Magique ! 
Une Maman-infirmière, c'est mieux que rien finalement 
😁

jeudi 22 juin 2017

J'ai toujours mal au crâne mais j'ai mangé du Crunch.



Ce matin, je suis passée au cabinet pour mettre la main sur une boîte de paracétamol. L'impression d'avoir un t'as d'aiguilles au fond de la gorge, une serpillière dans les sinus et un boulet accroché à chacune de mes jambes. Malade, j'étais malade p*tain de clim' que j'ai osé mettre juste avant hier pour m'aider à supporter cette averse orageuse sous les 38°c extérieurs qui te donnent l'impression d'être dans une cabine de hammam version "j'ai un jean, des boots et un maquillage de juncky défoncée aux huiles essentielles qui ne marchent même pas !!".
 
J'ai posé mon sac à main à l'arrache dans mon cabinet et j'ai ouvert le tiroir : Bingo ! Du paracétamol et comble du bonheur : du Crunch, vestige de mon étudiante qui devait craindre que je saque son bilan de stage si je n'étais pas convenablement chocolatée.
Mais avant d'avaler mon cacheton, je me suis rappelé que je devais photocopier cette ordonnance, et puis appeler le labo pour qu'ils viennent chercher les boîtes de bilan sang, prendre des sets à pansements pour la voiture, rappeler le labo pour récupérer les résultats un bilan et filer parce que j'étais à la bourre...
 
En claquant la porte de ma voiture je me suis rendu compte que j'avais oublié le comprimé sur la paillasse du cabinet. Mais j'avais encore le goût de Crunch dans la bouche... J'ai mal à la tête, mais je suis hyper-chocolatée, ça devrait aller 😁
 
"Le chocolat c'est la vie, la pharyngite c'est l'ennui !"

samedi 17 juin 2017

Patience, patience...


Tu es à l'heure malgré les quatre précédentes prises de sang dont deux piquées sur des veines de l'impossible... Et tu l'attends. Et tu t'agaces.

Elle ne vient pas, ta poseuse de lapin. Tu commences à la connaître ta patiente à grandes oreilles qui arrive toujours en retard, pile les jours où tu es à l'heure et qui débarque à l'heure au cabinet pile quand tu es à la bourre.

Mais ce matin, elle semble avoir trouvé sa couette plus confortable que le plastique dur de mon siège de prélèvement.

Patience patience, être patient des fois, ça se joue aussi du côté du soignant !

vendredi 16 juin 2017

Le dernier soin d'hygiène.








Aider sa dernière patiente à être propre pour la nuit, fermer la porte de sa maison, remonter dans sa voiture, rouler... Et passer la porte de chez soi assez tôt pour participer au tout dernier soin d'hygiène de la journée.

Celui avec des crêtes en mousse sur la tête, celui avec des bras potelés et des petits pieds qui le sont tout autant, celui avec "Regarde Maman je fais la fontaine avec ma bouche", celui avec des cris et des rires, des bulles et de l'eau qui déborde.

Mes enfants, mes puces d'Amour c'est ma rephase à moi, mes piles qui me rechargent, mes petits coeurs quand le mien semble s'être un peu trop vider...

Elles sont magiques mes filles, vraiment, et elles envoient grave de la paillette !
😁💙💚

jeudi 15 juin 2017

Le "coucou" pas prévu.


 
Il est revenu me saluer hier alors que j'étais le nez dans les fleurs à chercher à faire des photos : mon bébé-crapaud ! 🐸💚

Il n'a pas beaucoup grandi depuis la dernière fois mais il prend ses aises au frais près du potager. Les crapauds, les grenouilles, c'est une grande histoire d'amour.

Pour la petite histoire, lorsque j'ai ouvert mon cabinet infirmier il y a quelques années, j'ai posé ma plaque sur la façade d'une très vieille maison que je louais à ce moment là en attendant d'acheter mon cabinet actuel.
Et cette maison avait une cave; et dans cette cave il y avait (je te le donne en mille) un énorme crapaud ! Mais d'une maigreur, d'une maigreur... Le pauvre.

Je pense que son sort ne s'est pas joué à grand chose, signe qu'il était plus que temps pour moi de me mettre à mon compte. Je l'ai donc ramené à la maison pour le mettre au frais dans un parterre. Je n'avais aucun patient, aucun appel pour des soins et mon compte bancaire était aussi maigre que mon crapaud mais je l'avais sauvé et j'étais bien heureuse ! Mon tout premier patient à avoir eu besoin de moi était en fait... Un crapaud 😁

Aujourd'hui, Gros-Guy va beaucoup mieux et il est devenu énorme ! Il vit toujours chez nous et on l'aperçoit de temps en temps le soir devant notre porte d'entrée. Et preuve qu'il semble avoir trouvé son bonheur, depuis quelques années il nous offre de jolis bébés !

vendredi 9 juin 2017

Au creux de mon cou.






- Mon Tout-petit…


Je me suis avancée vers toi avant de m’agenouiller à tes côtés, toute petite que tu étais dans ton grand fauteuil. Les yeux rougis d’une nuit sans sommeil, tu me regardais de tes beaux yeux clairs sans cesser de me répéter « C’est pas juste. Pas juste… ». Et qu’est-ce que j’aurais pu te dire… J’ai pris ta main posée sur l’accoudoir et je l’ai serré doucement dans les deux miennes.

La patiente juste avant toi se disait fatiguée de porter sur son corps de vieille, les 94 années qui la séparaient du ventre de sa mère. Toi, tu venais de perdre celui qui était sorti du tien il y a longtemps, pourtant, à te voir recroquevillée sur toi-même ce matin-là, c’est comme si tu pouvais le porter contre ton sein, encore une fois. L’autre patiente m’avait montré de son index tendu, le plafond de sa cuisine :

- C’est lui, là, qui décide !

Un réflexe à la con m’a fait relever la tête. Marchant au plafond, je n'ai vu qu’une mouche qui jouait avec sa vie en passant au plus près du papier gluant. Le Grand Patron aurait-il des ailes, de gros yeux à facettes et une attirance pour ce qui se décompose et sent le rance ?
J’ai caressé ta peau fine qui roulait sous ma paume.

- Il n’y a pas de Justice, il n’y a pas de Bon Dieu. S’il existait, il m’aurait choisi à sa place. A la place de mon Tout-petit…

Des larmes, grosses, ont roulées sur tes joues avant de disparaitre sur le col en coton de ta robe de chambre. Tu n’avais de cesse de me répéter « Mon Tout-petit » en regardant ta main qui tenait ce mouchoir en tissu blanc tout mouillé et chiffonné. J’ai laissé le silence porter tes sanglots. Qu’est-ce que j’aurais pu te dire… Peu importe l’âge de la mère, peu importe l’âge de l’enfant personne ne devrait avoir à pleurer la perte de son Tout-petit.  J’ai ouvert mes bras et un peu mon cœur aussi et je me suis rapprochée de toi. Tu es venu loger dans le creux de mon cou ton cœur de mère dévasté d’avoir perdu son enfant. J’ai caressé doucement ton dos tout chaud…

 Qu’est-ce que j’aurais pu lui dire…

[ illustration de Rocyo Montoya


jeudi 8 juin 2017

Parce que ce n'est pas juste...



Rentrer de sa tournée le coeur gros et les yeux rouges... Se dire que la Vie n'est pas juste, parfois. Qu'elle est belle ok, mais que c'est aussi une belle garce, crois moi...
Virer sa sacoche de soin, sa veste et son sac à main et enlever ses chaussures pour aller mettre ses pieds nus dans l'herbe du jardin.

Et se poser... Et souffler jusqu'à s'en dégonfler la tristesse...

Ici les oiseaux chantent et s'en fichent que les gens pleurent. Ici les papillons volent et s'en foutent pas mal que les gens meurent...
La nature semble éternelle et presque détachée de tout ce qui l'entoure quand toi, d'un coup tu te dis que tu as tellement mal à ton coeur que tu te demandes si ce n'est pas une erreur de bosser avec...

Vivement demain que je passe la main

dimanche 4 juin 2017

Focus on the Good.






Décrocher mon téléphone, entendre ta voix qui tremble, rouler vite un peu trop vite, t'hospitaliser Toi, mon Patient-Chouchou-♡... Attendre que mon téléphone sonne encore pour avoir des nouvelles de ton passage au bloc, croiser les doigts et me dire que ça ne suffira peut être pas, me dire que la Vie est une belle garce...

La tournée d'hier a été une belle tournée de m*rde comme je ne les aime pas... espérons que celle d'aujourd'hui sera meilleure...

"Focus on the good" mes chatons et bon dimanche à vous, je vous embrasse

jeudi 1 juin 2017

Mes poussins.




- Maman, on a qu'à dire que tu travailles pas, d'accord ?

"D'accord !". Voilà ce que j'aurais aimer dire à ma fille alors que je venais de me rappeler que samedi c'est la fête de son école et que je travaille ce week end là.
- Au mieux, je ferais au mieux...

Voilà ce que je lui ai répondu. 

"Au mieux...", j'ai l'impression de dire ça à tout le monde. Au mieux, à mes patients quand j'essaie d'excuser à l'avance un retard évident pour leur soin du lendemain. Au mieux, à la nourrice de mes filles lorsque je lui annonce à l'avance que la tournée du soir va me prendre du temps et que je serais en retard pour récupérer mes enfants. Et au mieux à toi, mon Poussin, qui ne comprend pas encore pourquoi je ne suis jamais vraiment à l'heure et pas toujours là pour les moments importants...

Dimanche ta soeur aura deux ans et je sais que, lorsqu'elle ouvrira les yeux, je ne serais pas là pour déposer sur chacune de ses joues potelées le rituel-bisou-d'anniversaire que j'aime tant.

Je l'aime mon travail, vraiment. Mais j'ai parfois peur que mes filles m'en veulent de toujours faire au mieux sans réussir à vraiment faire tout court...

La douce Elo'

- Elle était d’une douceur, tu sais… Je n’en doutais pas et je ne savais pas quoi lui répondre… Quels mots pouvais-je bien trouver...