Affichage des articles dont le libellé est amour. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est amour. Afficher tous les articles

mardi 27 février 2018

Ce soir j'avais rendez-vous avec lui (Et avec elle aussi).




Un an. Déjà. J'aurais parié que ça faisait moins ou du moins pas autant. C'est bizarre comme le temps se distend parfois. Quand on perd quelqu'un. Quelqu'un d'important.

C'était une patiente. Une pote. Une patiente-pote et elle me manque. Un an que je passe devant chez elle en lui disant "tu te souviens ?". Oui je te parle quelques fois. Ton canapé, ta boite de thé, la planche de bois sous ta carafe d'eau et ton sourire et tes yeux clairs. Tu te souviens ?

Ton visage qui s'éclairait quand je te parlais des couchers et des levers de soleil que tu adorais tant mais que tu ne pouvais plus aller voir. Je te mimais la forme des nuages du plat de ma main et je te racontais les couleurs et les nuances du ciel. Tu adorais ça. C'était notre rituel à toutes les deux une fois le soin terminé. Comme pour rester sur du beau, sur du "qui ne se termine pas", du "qui ne meurt jamais"...

Ce soir j'étais en tournée et une lumière rose orangée est venue colorer le noir de mon volant et le côté droit de ma joue. J'ai détourné mon visage et je t'ai vu. Magnifique soleil qui se couchait avec toi en son centre, lumineuse. J'étais en retard mais peu importait. La patiente suivante allait grogner mais je m'en fichais. Je me suis arrêtée sur le bas côté et j'ai pris le temps de le regarder. Du temps pour moi, égoïstement pour penser à toi...

dimanche 1 janvier 2017

Et les deux aiguilles s’alignent sur minuit.





- Alors, tu leur souhaites quoi à tes patients depuis ce matin ? La santé ?


Même pas. Ce n’est pas que je souhaitais à mes patients d’être malade pour m’éviter le chômage technique non. C’est juste qu’aujourd’hui, j’avais du mal à souhaiter la santé à ceux qui l’avaient déjà cherché toute l’année… Et puis, j’ai pris le volant et j’ai débuté ma tournée de soins prête à entendre les « Et bonne année ! » faisant suite aux traditionnels « A l’année prochaine ! » de la veille.



Dans la lumière de mes phares, je suivais dans le noir les lignes blanches et sinueuses dessinées sur le bitume noir de mes routes de campagne. Le village était désert et la nature figée par cinq jours de givre à - 4°c. J’ai croisé un lapin qui, un peu comme moi, se fichait pas mal qu’on ait changé d’année. 
J’étais fatiguée, j’avais un peu de mal à me motiver et j’avais froid. Et puis les portes de mes patients se sont ouvertes et mon sourire est revenu. Devant les cheminées qui me réchauffaient la couenne, j'ai soigné ceux qui m'attendaient et qui semblaient heureux et peinés de me retrouver en ce jour férié...



Mon coton venait essuyer la goutte de liquide qui sortait de la cuisse de laquelle je venais de retirer mon aiguille. La jeune femme m’a remercié sans que je comprenne pourquoi. Elle était souriante et épuisée. Une belle année débutait pour elle, du moins elle l’espérait. Une greffe prévue dans la semaine devrait lui permettre de se débarrasser du cancer qui parcourait ses veines. Cette saloperie qui l’avait fait douter plus tôt dans l’année, qu’elle aurait suffisamment de force pour réussir à réveillonner. Je me suis imaginée lui souhaiter du courage, toujours plus de courage.


Les yeux fixés sur la tubulure, je regardais la bulle d’air s’évacuer alors que je purgeais la perfusion de mon patient. Entouré de sa femme, de ses enfants et de son chien, l’homme ne pensait même pas qu’il aurait réussi à quitter les murs de l’hôpital pour fêter la nouvelle année auprès des siens. Parce que le Parkinson a le sombre pouvoir de ralentir le corps, la vie et l’envie. Depuis que le traitement de perfusion lui administrait en continu son traitement, il revivait, littéralement. Jardinage, promenade avec le chien, soirée-canapé-télé avec celle qui le regardait avec des yeux pétillants de cet amour qu’on ne voit que rarement avec le temps qui passe… Je me suis imaginée lui souhaiter d’avoir du temps, encore du temps.



Je suis passée devant chez toi. Les volets étaient fermés. Je ne les ai pas ouverts car tu n’étais pas chez toi. Plus depuis un moment, depuis que les médecins avaient décidé que tu n’étais plus en capacité d’habiter cette maison qui avait vu grandir tes enfants et mourir ton mari. En allant voir ton voisin, je n’ai pu m’empêcher de penser à toi, au fond de ton lit d’hôpital dans des draps puant le désinfectant. J’ai caressé ton chat qui était dehors et qui avait froid. Personne ne s’occupe de lui… Est ce qu’on s’occupe bien de toi là-bas ? Est-ce que les soignantes de ton service t’ont mis les petits cotons à démaquiller contre la peau de ton dos pour la protéger des agrafes de ton soutien-gorge ? Est-ce qu’en te coiffant elles ont elles aussi eu ce petit mouvement de brosse vers le haut pour permettre à ta boucle rebelle de se discipliner ? Est-ce qu’on trouvera à nouveau le moyen de te faire passer le pas de ta porte pour te permettre de te promener dans ton jardin, pour te laisser te coucher à pas d’heure alors que tu regardes la télé avec ton chat qui te réchauffe les pieds. Est-ce que j’aurais encore l’occasion d’ouvrir tes volets en te disant « Allez on laisse entrer le soleil et ses rayons et on laisse partir le sommeil et ses misères ! »… Je me suis imaginée lui souhaiter de rentrer, de rentrer…


dimanche 7 juin 2015

Elle m'a dit de pousser...

 


Elle m'avait suivi (et supporté) pendant plusieurs mois durant mes tournées...
☆ Luce, la plus jolie des petites paillettes est (enfin ^^) née il y a quelques jours ! ☆
On vous embrasse !

La douce Elo'

- Elle était d’une douceur, tu sais… Je n’en doutais pas et je ne savais pas quoi lui répondre… Quels mots pouvais-je bien trouver...