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mercredi 14 mai 2014

Un combat se livre sous vos yeux.



Elle est adossée au mur bleu ciel de sa chambre avec la tête légèrement relevée vers le plafond et son visage est éclairé par le spot fixé au dessus d’elle. A la regarder ainsi éclairée par cette lumière blanche en contre plongé, on croirait voir une icône figée dans un cadre. Qu’elle est belle.

Les yeux embués de larmes, la lèvre du bas pincée entre ses dents, elle regarde son plafond blanc comme pour permettre à ses yeux fatigués de ne plus fixer. Cette femme vient d’apprendre que son cancer du sein récidivait. Alors qu’une décennie sans rechute lui redonnait l’espoir d’une réelle guérison, elle se retrouvait en quelque sorte au pied du mur. Encore une fois. Et elle craque.
Elle pleure, les épaules secouées par des sanglots. Elle renifle, s'essuyant le nez et les yeux avec son mouchoir en papier trempé. Et elle se tait. Ce long silence est inhabituel, mais nécessaire pour faire le point. Je laisse faire. Je la laisse ne rien me dire. Restant à ses côtés, pas trop proche, pas trop loin. Être là simplement, et ne rien dire. C’est peut être ce qui est le plus difficile finalement dans cette prise en charge.

mercredi 26 février 2014

Il y a des jours, où une simple discussion peut vous faire tressauter le cœur.


- vous m’avez dis que votre nom c’était quoi ?



" Héry " (les noms ont été changés afin de conserver l'anonymat). Pendant que je m’affaire à prélever le sang de son mari dans divers petits tubes, la petite mamie cherche, elle me regarde, fronce les sourcils, elle y met du sien et veut savoir qui je suis, d’où je viens. Elle venait de me dire qu’elle regrettait de ne plus avoir à faire à son ancienne infirmière. Et à la regarder, c’était évident que je ne pouvais pas faire le poids face à celle qui intervenait chez eux depuis près de 30 ans. Héry, Héry… Devant son envie d’en savoir plus, je lui ai conté mes racines...

Mes arrières grands-parents ont travaillé en tant qu’intendants au château de la Lemonnière, dans la commune d'à côté. A peine avais-je prononcé le nom du domaine qu’elle a relevé son visage vers moi : ses yeux pétillaient et son regard avait 20 ans.


- Vous êtes la petite fille de Camille ? Incroyable…

La douce Elo'

- Elle était d’une douceur, tu sais… Je n’en doutais pas et je ne savais pas quoi lui répondre… Quels mots pouvais-je bien trouver...