mercredi 10 septembre 2014

La Carpimko, l’auxiliaire et le bousier.




Il était une fois, la Carpimko, l’auxiliaire et le bousier… Mais avant tout, "La Carpimko, qu’est-ce que quoi " me direz vous ? 

Cet organisme, dont le nom m’agresse le gosier telle une bonne vieille trachéite, est une caisse de retraite et de prévoyance à laquelle tout bon auxiliaire médical libéral se doit d’adhérer. L’adhésion se fait dès l’obtention du statut d’infirmière libérale. Elle coûte un rein, elle est obligatoire, et elle prélevée sur nos compte tout les ans. 


Pas obligatoire comme la nécessité d'un régime alors que mes vacances d’été ont été composées de moult barbecues et de litres de bières laissant supposer que je vais grave en suer à sortir de ma voiture durant les prochaines semaines, non ! Elle est obligatoire comme ma crème glaçée Ben&Jerry au chocolat du vendredi soir devant le programme télé pourri ayant comme unique but de m’abrutir après une semaine difficile... Et on sait d’avance que la deuxième proposition est plus probable, tant elle se répète.
D’autres professions dites "auxiliaires médicales" : les kiné’, les pédicures-podologues, les orthophonistes et les orthoptistes, n’ont, comme nous, pas le choix et doivent payer cette fameuse Carpimko.

Je ne sais pas vous, mais ce terme "auxiliaire" m’a toujours fait tiquer. Notre ami Robert du dictionnaire nous définie comme "Personne qui apporte sa collaboration, son aide à quelqu'un d'autre dans l'exécution d'un travail". On aide le médecin quoi... Mais on collabore aussi, c'est beaucoup mieux ! Et quand je lis les synonymes que notre cher Boby propose, je me dis que "suppôt" est celui qui colle parfaitement à notre profession tant j’ai l’impression de faire "chier" certains médecins parfois !

Quand j’entends "auxiliaire" j’entends aussi les médias bio à la mode qui remettent au goût du jour les techniques ancestrales de culture visant à utiliser les insectes protecteurs du jardin : les insectes auxiliaires. Moi, il y en a un que j’affectionne tout particulièrement, c’est le bousier.
Ce petit scarabée vivant dans nos contrées est un décomposeur se nourrissant de matières mortes qu’il transforme en matière organique, elles-mêmes utilisées par les plantes pour se nourrir. Le genre de job nécessaire à la vie mais que personne ne voudrait faire. Je suis sûr qu’au détour d’une conversation banale entre un bousier et un doryphore, ce dernier doit dire à notre coléoptère :
- C’est un beau métier, il en faut des insectes comme vous, mais je ne pourrais jamais faire ce que vous faites ! 
… Ca vous rappelle quelque chose ?

Je me sens un peu comme notre bousier, à la différence que j’ai le sentiment que mon métier est vraiment aimé des autres. Et le lien avec la Carpimko me direz-vous ? Les substances collectées par notre insecte auxiliaire forment de petites boules de crottes (appelons un chat un chat, et une merde une crotte) qu’il roule jusqu’à son terrier. Mais de façon assez fréquente, son butin est dérobé au sein même de son terrier par d’autres coprophages. 
Chacun prend chez l’autre, c’est un échange de bon procédé basé sur le partage et la frustration. Ainsi va la vie : la solidarité n’est pas toujours volontaire mais elle reste obligatoire au bon fonctionnement des autres espèces.

Être un auxiliaire bousier, n’est pas toujours facile, et l’impression de se faire voler est fréquente. Il faut se montrer solidaire voire un peu défaitiste, et mettre de côté suffisamment pour se nourrir et nourrir les autres. Mais rappelons-nous une chose : ce tout petit insecte reste, à son échelle, le plus fort du monde. Comme quoi, avoir les pattes dans la crotte, travailler dans l'ombre en sachant que ses actions sont nécessaires à la continuité de la vie renforce l'idée de la nécessité de son travail et rend fort !

Dans un prochain article, je vous conterais l’histoire de la fée URSSAF, celle qui, obèse avec des mini-ailes dans le dos, donne des aigreurs d’estomac et des coups de baguettes magiques dans votre compte bancaire pour faire disparaitre vos économies !

La douce Elo'

- Elle était d’une douceur, tu sais… Je n’en doutais pas et je ne savais pas quoi lui répondre… Quels mots pouvais-je bien trouver...