Il était une fois, la Carpimko, l’auxiliaire
et le bousier… Mais avant tout, "La
Carpimko, qu’est-ce que quoi " me direz vous ?
Cet organisme, dont le nom m’agresse le gosier telle une
bonne vieille trachéite, est une caisse de retraite et de prévoyance à laquelle
tout bon auxiliaire médical libéral se doit d’adhérer. L’adhésion se fait dès l’obtention
du statut d’infirmière libérale. Elle coûte un rein, elle est obligatoire, et
elle prélevée sur nos compte tout les ans.
Pas obligatoire comme la nécessité d'un régime alors que mes vacances d’été ont été composées de moult barbecues et de litres de bières laissant supposer que je vais grave en suer à sortir de ma voiture durant les prochaines semaines, non ! Elle est obligatoire comme ma crème glaçée Ben&Jerry au chocolat du vendredi soir
devant le programme télé pourri ayant comme unique but de m’abrutir après une semaine difficile...
Et on sait d’avance que la
deuxième proposition est plus probable, tant elle se répète.
D’autres
professions dites "auxiliaires médicales" : les kiné’, les
pédicures-podologues, les orthophonistes et les orthoptistes, n’ont, comme nous,
pas le choix et doivent payer cette fameuse Carpimko.
Je ne sais pas vous, mais ce
terme "auxiliaire" m’a toujours fait tiquer. Notre ami Robert du dictionnaire
nous définie comme "Personne qui apporte sa collaboration, son aide à quelqu'un d'autre dans l'exécution d'un travail". On aide
le médecin quoi... Mais on collabore aussi, c'est beaucoup mieux ! Et quand je lis les synonymes que notre cher Boby propose, je
me dis que "suppôt"
est celui qui colle parfaitement à notre profession tant j’ai l’impression de
faire "chier" certains médecins parfois !
Quand j’entends "auxiliaire"
j’entends aussi les médias bio à la mode qui remettent au goût du jour les techniques ancestrales de
culture visant à utiliser les insectes protecteurs du jardin : les
insectes auxiliaires. Moi, il y en a un que j’affectionne tout
particulièrement, c’est le bousier.
Ce petit scarabée vivant dans nos contrées est un décomposeur se nourrissant de matières mortes qu’il transforme en matière organique, elles-mêmes utilisées par les plantes pour se nourrir. Le genre de job nécessaire à la vie mais que personne ne voudrait faire. Je suis sûr qu’au détour d’une conversation banale entre un bousier et un doryphore, ce dernier doit dire à notre coléoptère :
Ce petit scarabée vivant dans nos contrées est un décomposeur se nourrissant de matières mortes qu’il transforme en matière organique, elles-mêmes utilisées par les plantes pour se nourrir. Le genre de job nécessaire à la vie mais que personne ne voudrait faire. Je suis sûr qu’au détour d’une conversation banale entre un bousier et un doryphore, ce dernier doit dire à notre coléoptère :
- C’est un beau métier, il
en faut des insectes comme vous, mais je ne pourrais jamais faire ce que vous
faites !
… Ca vous rappelle quelque chose ?
Je me sens un peu comme notre
bousier, à la différence que j’ai le sentiment que mon métier est vraiment aimé
des autres. Et le lien avec la Carpimko me direz-vous ? Les substances
collectées par notre insecte auxiliaire forment de petites boules de crottes
(appelons un chat un chat, et une merde une crotte) qu’il roule jusqu’à son
terrier. Mais de façon assez fréquente, son butin est dérobé au sein même de son terrier par d’autres coprophages.
Chacun prend chez l’autre, c’est un
échange de bon procédé basé sur le partage et la frustration. Ainsi va la vie :
la solidarité n’est pas toujours volontaire mais elle reste obligatoire au bon
fonctionnement des autres espèces.
Être un auxiliaire bousier, n’est
pas toujours facile, et l’impression de se faire voler est fréquente. Il faut
se montrer solidaire voire un peu défaitiste, et mettre de côté suffisamment pour se nourrir et nourrir les
autres. Mais rappelons-nous une chose : ce tout petit insecte reste, à son
échelle, le plus fort du monde. Comme quoi, avoir les pattes dans la crotte, travailler dans l'ombre en sachant que ses actions sont nécessaires à la continuité de la vie renforce l'idée de la nécessité de son travail et rend fort !
Dans un prochain article, je vous
conterais l’histoire de la fée URSSAF, celle qui, obèse avec des mini-ailes dans le dos, donne des aigreurs d’estomac et des coups de baguettes
magiques dans votre compte bancaire pour faire disparaitre vos économies !